Les pays membres de la Ligue arabe, réunis en session extraordinaire au Caire (Égypte), afin de discuter de la question Palestinienne, ont convenu d’une manière tacite de la « mise à l’écart » de la résistance Palestinienne incarnée par le Hamas.
Ainsi et comme il fallait s’y attendre, les dirigeants arabes, l‘Égypte et l’Arabie Saoudite en tête, ont « réussi » là où l’entité sioniste et les Etats-Unis, avaient échoué, à savoir mettre « hors jeu » le Hamas de l’avenir politique de la Palestine, en conditionnant l’aide à la reconstruction de la bande de Ghaza, par la reprise de cette dernière par l’OLP de Mahmoud Abbas.
Mahmoud Abbas, sinon rien !
En effet, les dirigeants des pays arabes ont appelé à « unifier les rangs palestiniens » sous la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), ce qui aurait pour effet de mettre à l’écart le Hamas.
Il est vrai que cette proposition était dans l’air depuis des semaines. D’ailleurs, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a « boycotté » cette session extraordinaire, avait dénoncé un « monopole » sur la question Palestinienne de la part de certains pays arabes, sans toutefois les citer.
Néanmoins, il est de notoriété publique que l’Arabie Saoudite et à un degré moindre l’Égypte et les Émirats arabes Unis (EAU), avaient publiquement affiché leur intention de « court-circuiter » le Hamas. Comment ? Ils avaient de manière tacite conditionner l’octroi d’une importante enveloppe financière destinée à la reconstruction de la bande de Ghaza, par le fait de redonner les clés du pouvoir à Ghaza à Mahmoud Abbas. Une condition sine-quoi none pour débloquer les fonds nécessaires à cette opération. Désormais c’est chose faite, car selon le communiqué final de cette session, il a été convenu de créer un fonds destiné à financer la reconstruction de la bande de Ghaza, dévastée par 500 jours de génocide, tout en appelant à une « contribution internationale » pour accélérer le processus de reconstruction.
53 milliards de dollars débloqués
Ainsi et selon le communiqué final du sommet de la Ligue arabe au Caire, le fonds « recevra des engagements financiers de tous les pays donateurs et institutions financières » pour mener à bien le projet de reconstruction dans le territoire palestinien. Ce plan, évalué à 53 milliards de dollars prévoit notamment une première étape de six mois axée sur le déblaiement des gravats, l’enlèvement des mines et des matériaux non explosés et la fourniture de logements temporaires.
Quant à la phase de reconstruction, elle est pensée en deux temps sur une période totale de quatre ans et demi. La première, qui durerait jusqu’en 2027 et serait dotée d’un budget de 20 milliards de dollars, se concentrera sur la reconstruction des infrastructures essentielles, notamment les routes, les réseaux de distribution et les installations de services publics. La seconde étape devrait s’étendre jusqu’en 2030 pour un coût estimé à 30 milliards de dollars. L’objectif serait d’achever les projets d’infrastructure, construire 200 000 nouveaux logements, établir des zones industrielles, un port de pêche, un port commercial et un aéroport.
L’Algérie et la Somalie en émissaires
Par ailleurs, les pays arabes condamnent également la récente décision d’Israël d’interdire l’entrée de l’aide humanitaire à Ghaza et de fermer les points de passage utilisés pour les opérations de secours, affirmant que ces mesures constituent « une violation de l’accord de cessez-le-feu, du droit international et du droit international humanitaire ».
Les pays arabes, ont chargé les ministres arabes des Affaires étrangères et le Secrétaire général de la Ligue d’agir rapidement au niveau international, notamment aux Nations Unies et avec les membres permanents du Conseil de sécurité, en coordination avec les deux membres arabes non permanents du Conseil de sécurité, l’Algérie et la Somalie, afin de discuter des démarches et des mesures qui peuvent être prises pour faire face aux tentatives visant à liquider la question palestinienne.
La ligue arabe a également exhorté, dans sa déclaration, le Conseil de sécurité à déployer des forces internationales de maintien de la paix qui contribuent à assurer la sécurité des peuples palestinien et israélien, tant en Cisjordanie que dans la bande de Gaza, à condition que cela s’inscrive dans le contexte du renforcement de la perspective politique pour la concrétisation de l’État palestinien.