En Algérie, le gouvernement s’apprête à lancer un vaste programme de subvention pour l’acquisition de bus de transport public, dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du président de la République relatives au renouvellement du parc national de transport et à l’importation de 10.000 bus neufs.
Ainsi, ce dispositif, qui sera mis en œuvre dès le début de l’année prochaine, vise à moderniser la flotte nationale et à offrir de nouvelles opportunités d’investissement, notamment au profit des jeunes transporteurs.
Un financement dédié aux jeunes entrepreneurs
En effet et selon les informations disponibles, la subvention des opérations d’achat sera assuré par l’Agence nationale de soutien et de développement de l’entrepreneuriat (NESDA).
Cette mesure permettra aux jeunes porteurs de projets de bénéficier de crédits facilitant l’acquisition de bus neufs, dans le cadre du décret présidentiel n°03-300 du 11 septembre 2003, relatif au soutien à l’emploi des jeunes.
Les premiers bus « Tirsam » produits en Algérie, devraient être mis sur le marché dès le mois de janvier 2026, suivis d’autres livraisons prévues en février et mars. En parallèle, le ministère des Transports, en coordination avec le ministère de l’Industrie, a lancé un recensement national des bus concernés par le programme de renouvellement à travers l’ensemble des wilayas.
Une stratégie pour renforcer et moderniser la flotte nationale
Dans une correspondance adressée à des députés de la wilaya d’Alger, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Sayoud, a souligné que ce programme de subvention s’inscrit dans la stratégie globale du gouvernement visant à renforcer le réseau public de transport.
Il a rappelé que, conformément aux instructions présidentielles sur le retrait des véhicules de plus de 30 ans en Algérie et l’importation de 10.000 nouveaux bus, les ministères concernés disposent d’un délai de six mois pour définir les modalités pratiques et établir un bilan détaillé des véhicules à remplacer.
Une coordination étroite avec le secteur bancaire
Le ministère des Transports a confirmé que des discussions sont en cours avec la NESDA et les banques publiques agréées en Algérie, afin de faciliter l’accès au subvention pour les opérateurs du secteur.
L’objectif est de stimuler la création d’emplois tout en améliorant la qualité du service public de transport, notamment dans les zones rurales et périurbaines.
Un nouveau cahier des charges pour le transport de voyageurs
Dans la continuité de cette démarche, le ministère des Transports œuvre à actualiser le cahier des charges du transport de voyageurs. Cette mise à jour portera sur plusieurs volets : la continuité du service, la régularité des dessertes, mais aussi le respect des normes d’hygiène, de sécurité routière et de protection de l’environnement.
Des commissions locales mixtes seront prochainement créées dans chaque wilaya. Elles regrouperont un inspecteur du transport terrestre, un représentant des directions de l’Environnement et de l’Industrie, ainsi que les services de sécurité et les collectivités locales. Ces commissions auront pour mission d’assurer des inspections régulières afin de garantir la conformité des véhicules en circulation.
Maintien des formations et contrôle technique renforcé
Le ministre Sayoud a tenu à démentir toute suspension de la formation professionnelle des conducteurs, notamment pour l’obtention du certificat de compétence pour le transport de personnes, de marchandises et de matières dangereuses.
Le pays compte actuellement 398 centres agréés pour assurer ces formations.
Des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière seront également organisées, en collaboration avec les directions des transports locales, qui sont invitées à établir un calendrier de rencontres avec les opérateurs afin d’encourager leurs chauffeurs à suivre ces formations.
Concernant le contrôle technique, le ministère a donné instruction à l’Établissement national de contrôle technique automobile (ENACTA) et aux directions de wilayas d’intensifier les inspections auprès des agences agréées et de vérifier le respect des cahiers des charges.
L’objectif : réduire les dérives et pratiques abusives constatées dans certaines structures.
Renforcement des capacités de contrôle
Enfin, le ministère a procédé à la formation de 180 cadres issus des directions de wilayas, en coordination avec l’ENACTA, afin de renforcer les équipes de contrôle et d’inspection sur le terrain.
Cette mesure s’inscrit dans une logique de transparence, de sécurité et d’efficacité du dispositif national de transport public.
