Face à la vétusté criante du parc de transport urbain et semi-urbain, largement composé de bus obsolètes, inconfortables et ne répondant plus aux normes de sécurité, les autorités algériennes semblent décidées à agir et… ce n’est pas trop tôt !
Ainsi, un projet de décret exécutif est actuellement en préparation pour encadrer l’importation de bus de moins de cinq ans, dans le cadre d’une stratégie plus large de modernisation du transport public.
L’« exemple » de Sidi Bel Abbès !
En effet, ce projet s’inscrit dans l’application de l’article 112 de la loi de finances 2024. Il vise à permettre l’importation de véhicules répondant aux standards internationaux en matière de sécurité, de confort et de respect de l’environnement, répondant ainsi à une demande citoyenne de plus en plus pressante.
Dans plusieurs villes du pays, notamment Alger, Oran, Constantine ou encore Sidi Bel Abbès, les témoignages affluent. Les bus vétustes, parfois âgés de plus de deux décennies, continuent de circuler malgré les risques qu’ils posent pour les usagers. Freins défaillants, absence de climatisation, châssis rouillés, surcharges permanentes… Autant de maux dénoncés régulièrement par les usagers, excédés par un service de transport public de plus en plus défaillant. À Sidi Bel Abbès, par exemple, la flotte actuelle se limite à 34 bus, dont seulement 4 ont été acquis entre 2023 et 2024. Un chiffre révélateur du retard accumulé.
Sayoud rassure et assure
C’est dans ce contexte que le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a répondu récemment à une question parlementaire sur la situation à Sidi Bel Abbès. Il a confirmé que des efforts substantiels sont engagés pour diagnostiquer l’état actuel du parc national de transport public et identifier les véhicules à renouveler en priorité.
Dans ce sillage, il a évoqué une commission interministérielle regroupant les ministères des Finances, de l’Industrie, du Commerce, ainsi que les entreprises EDIV (Développement de l’industrie des véhicules) et FERROVIAL, qui a été mise en place. Sa mission : définir une feuille de route graduelle pour renouveler les flottes publiques et privées de transport routier de personnes.
En parallèle, un recensement technique national a été lancé, incluant les véhicules exploités par les entreprises publiques de transport urbain et semi-urbain, afin de dresser un état des lieux précis et cibler les besoins.
Le double defi de la modernisation
Le futur décret permettra donc aux opérateurs publics et privés d’importer des bus de moins de cinq ans, conformes aux exigences internationales. Une avancée majeure pour améliorer la qualité du service public, mais également pour répondre aux enjeux environnementaux. Reste à savoir si cette ambition se heurtera à la réalité budgétaire et logistique.
Car importer des bus en quantité suffisante, tout en assurant leur maintenance, nécessite une organisation rigoureuse et des financements conséquents. Le soutien à l’industrie nationale, notamment via EDIV, est également crucial pour réduire la dépendance aux importations à long terme. Mais pour les usagers, l’essentiel est ailleurs : voir, enfin, arriver des bus fiables, modernes et sûrs.