A un mois de la rentrée universitaire, les étudiants de Draâ El Mizan et de Tizi-Gheniff, au sud-ouest de Tizi-Ouzou, reposent la même préoccupation qui les pénalise depuis des années.
Des milliers d’étudiants venant des villages de ces deux daïras de plus de plus de cent vingt mille habitants souffrent du manque de transport universitaire.
Ainsi, ces universitaires éprouvent de nombreux problèmes à trouver une place dans un bus de transport public. Du samedi jusqu’au dimanche, ils doivent faire des mains et des pieds pour prendre la direction de leurs campus.
Contraints de faire des “embuscades”
En effet, il ne suffit que de faire un détour par l’arrêt des bus vers la capitale du Djurdjura pour avoir une idée précise sur ce qu’endurent ces futurs cadres de la nation. « Pour trouver une place dans un bus, il faudra se lever à quatre heures du matin. En arrivant à l’arrêt des bus, il y a déjà une grande foule qui attend. Certains font des » faux barrages” aux bus en dehors de la ville. Vraiment, je ne trouve pas de mots pour vous décrire notre calvaire », nous a confié une jeune étudiante d’Ath H’Niche dans la commune de Frikat.
En outre, comme notre interlocutrice, ils sont des milliers à vivre la même situation. De peur de ne pas trouver de bus, certains rejoignent les bancs de l’université le vendredi matin lorsqu’il y a un bus qui tient la permanence parce que les transporteurs se reposent en fin de semaine. Le même décor est observé sur le quai réservé aux transporteurs de Draâ El Mizan et de Tizi-Gheniff à la gare routière de Bouhinoune à Tizi-Ouzou. Dès qu’un bus arrive, c’est de la bousculade. À celui qui a des muscles de sauter dans le bus parfois déjà bondé de monde. Les étudiants ne rentrent que tard la nuit chez eux notamment en hiver.
Des doléances restées lettres mortes
Par ailleurs, ces étudiants ont pourtant écrit des correspondances à la direction des transports, au directeur des œuvres universitaires et même au wali en vue de leur affecter des bus de transport universitaire comme c’est le cas des autres daïras, en vain. On croit savoir que les responsables concernés leur répondent que les étudiants de ces deux daïras bénéficient de chambres dans les cités universitaires. Beaucoup d’entre eux fuient ces résidences et retournent chaque soir chez eux.
« Nous sommes prêts à travailler avec ces responsables en leur remettant la liste des étudiants qui se désistent de ce droit. Comme autre solution, nous leur demandons d’affecter ces bus au moins les week-ends pour transporter les étudiants et leur éviter de se bousculer avec les autres voyageurs pour prendre une place », a expliqué un membre du collectif de ces étudiants.
Enfin, de nombreuse jeunes filles ont été victimes de vols de téléphones et parfois harcelées. Ces derniers interpellent pour une énième fois le wali en vue de trouver une solution à cet épineux problème.