Tumeurs placentaires: Une combinaison «miraculeuse» testée!

Par Chiraz Kherri

Une avancée prometteuse dans le domaine médical vient de voir le jour, bouleversant le traitement des tumeurs trophoblastiques gestationnelles.

Ces dernières, aussi rares que méconnues, sont d’autant plus cruelles qu’elles surviennent lors d’un moment où l’on attend un « heureux événement ».

Cependant, grâce à une étude clinique menée en France, une association de deux molécules a permis d’obtenir des résultats impressionnants, avec un taux de guérison élevé chez les patientes. Cette découverte a été présentée lors du congrès annuel de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO), qui s’est tenu le 14 septembre à Barcelone.

Un mal pernicieux en gestation

En effet, ces tumeurs placentaires affectent environ une femme enceinte sur mille dans les pays occidentaux, tandis qu’en Asie, le taux atteint une femme sur cent. Elles se développent à partir du placenta, organe essentiel qui assure les échanges vitaux entre la mère et l’embryon. Malheureusement, ces tumeurs surviennent lors de grossesses pathologiques, où des lésions précancéreuses, appelées « môles hydatiformes », se forment. Ces môles résultent d’anomalies lors de la fécondation.

Dans certains cas, il n’y a même pas d’embryon, mais plutôt une prolifération de cellules trophoblastiques, ces cellules qui entourent normalement l’embryon et forment le placenta.

La genèse d’une anomalie systémique

Pour comprendre cette pathologie, il faut revenir à l’origine de la conception. Les môles hydatiformes sont le résultat d’une anomalie de la fécondation, liée à un excès de matériel chromosomique provenant du père.

Ainsi, dans le cas d’une fécondation par un ou deux spermatozoïdes d’un ovule sans noyau, aucun embryon ne se forme, mais une môle se développe à la place. Par ailleurs, lorsque deux spermatozoïdes (ou un spermatozoïde anormal) fécondent un ovule normal, un embryon commence à se former mais il n’est pas viable. Ce type de grossesse pathologique est une source de grande souffrance pour les patientes, qui doivent parfois faire face à la perte d’un bébé très attendu.

D’un point de vue clinique, même en l’absence d’embryon, les tests de grossesse sont souvent positifs. En effet, le placenta produit de grandes quantités de gonadotrophine chorionique humaine (hCG), l’hormone de la grossesse.

Les médecins détectent généralement ces anomalies lors d’une échographie réalisée dans le premier ou le deuxième mois de grossesse. À ce stade, la procédure standard consiste à réaliser une évacuation utérine par aspiration, une technique de curetage visant à éliminer les cellules trophoblastiques anormales.

La «fusion» fait la force!

Les femmes touchées par ces tumeurs étaient autrefois confrontées à des traitements longs et parfois inefficaces. Toutefois, l’essai clinique récemment mené en France pourrait changer la donne. Selon les résultats de cette étude, la combinaison de deux molécules s’est révélée particulièrement efficace. En effet, les patientes traitées ont montré des taux de guérison impressionnants, redonnant espoir à de nombreuses femmes.

Le professeur Pierre-Adrien Bolze, chirurgien gynécologue à l’hôpital Lyon-Sud et responsable du Centre national de référence des maladies trophoblastiques, joue un rôle clé dans cette découverte. Ce centre, reconnu à l’échelle internationale pour son expertise dans le traitement des maladies trophoblastiques, a permis de mieux comprendre les mécanismes biologiques à l’origine de ces tumeurs et de développer des thérapies adaptées.

Le rôle de ce centre de référence est également crucial pour le suivi des patientes après leur traitement. En effet, un suivi rigoureux est nécessaire, car même après l’élimination des cellules tumorales, un risque de récidive demeure. Grâce à cette nouvelle thérapie, les patientes peuvent désormais envisager un avenir avec davantage de sérénité, et, dans certains cas, poursuivre leur projet de maternité après une rémission complète.

Des résultats «probants» et des espoirs

Cette découverte représente une avancée considérable dans la prise en charge des tumeurs placentaires liées à la grossesse. Non seulement elle offre un espoir de guérison aux patientes, mais elle ouvre également la voie à des traitements plus rapides et moins invasifs. En combinant ces nouvelles molécules, les chercheurs ont réussi à obtenir des résultats jamais atteints jusqu’à présent.

Il est important de rappeler que les tumeurs trophoblastiques gestationnelles ne sont pas seulement une maladie gynécologique. Elles représentent un véritable enjeu émotionnel et psychologique pour les patientes, qui vivent un double traumatisme : celui d’une grossesse pathologique et celui d’une maladie pouvant mettre en péril leur santé reproductive future. Par conséquent, l’accès à des traitements efficaces et à un accompagnement personnalisé est essentiel pour les aider à surmonter cette épreuve.

Ainsi, l’expertise du professeur Pierre-Adrien Bolze et de son équipe à Lyon, ainsi que l’engagement des chercheurs dans le domaine de l’oncologie gynécologique, offrent aujourd’hui aux patientes une lueur d’espoir. Grâce à cette découverte, les rêves d’une maternité heureuse et en bonne santé ne sont plus hors de portée.

C.K

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