Dans un effort concret de modernisation et de fluidification du trafic portuaire, la Direction générale des Douanes algériennes a adopté une série de mesures d’assouplissement destinées à simplifier le dédouanement des véhicules importés par les particuliers.
Un allègement motivé par les réalités du terrain
En effet, c’est par le biais d’une circulaire en date du 3 juin que le Directeur général des Douanes, le Général-major Abdelhafid Bakhouche, a annoncé ces nouvelles dispositions. Désormais, les véhicules importés – qu’ils soient neufs ou d’occasion – regroupés dans des conteneurs pourront être acheminés vers des zones douanières extra-portuaires (ports secs ou zones douanières secondaires), à condition que ces dernières soient dûment agréées.
Concrètement, cette mesure permet le transfert des conteneurs vers des ports secs ou des entrepôts sous douane, où il sera possible d’effectuer les opérations de dégroupage et de dédouanement. Jusqu’ici centralisées dans les ports d’arrivée, ces étapes pourront désormais se dérouler dans des sites secondaires, ce qui représente une avancée majeure dans la déconcentration des activités portuaires.
Une réaction ciblée
Cette décision fait suite à plusieurs remontées de terrain émanant des directions régionales des Douanes, lesquelles ont alerté la hiérarchie sur les lenteurs et les blocages liés au traitement des véhicules importés par les particuliers. Face à ces contraintes, les autorités douanières ont réagi en apportant une réponse réglementaire ciblée, censée répondre à la saturation des installations portuaires.
L’une des innovations notables concerne la possibilité de réaliser le dégroupage en dehors des magasins spécialisés, tout en assurant le stockage temporaire des véhicules à l’intérieur des zones sous douane, sous la responsabilité de l’exploitant.
Toutefois, l’administration douanière tient à rappeler que les opérations doivent impérativement s’effectuer dans des zones agréées, et que les délais mentionnés à l’article 72 du Code des Douanes doivent être scrupuleusement respectés. Des sanctions sont prévues en cas de manquements.
Vers un dénouement de la congestion portuaire
Cette réforme s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation des infrastructures logistiques algériennes. Depuis février, les ports fonctionnent en continu, 24h/24 et 7j/7, une décision impulsée par le président Abdelmadjid Tebboune afin d’optimiser le traitement des marchandises et fluidifier les échanges commerciaux.
Rodolphe Saadé, président du groupe CMA CGM – troisième opérateur mondial du transport maritime – avait d’ailleurs évoqué, lors de sa récente visite en Algérie, la nécessité de développer les infrastructures portuaires algériennes, se disant prêt à collaborer avec les autorités locales pour proposer des solutions structurelles.
Une étape attendue par les importateurs
Pour les particuliers algériens qui importent des véhicules, souvent confrontés à des procédures longues et complexes, cette circulaire représente une bouffée d’oxygène administrative. Toutefois, ils devront s’assurer en amont que les zones dans lesquelles ils souhaitent faire transiter ou stocker leurs véhicules disposent de l’agrément requis, et que l’ensemble des documents nécessaires sont en conformité avec la réglementation douanière.
Alors que le secteur logistique algérien amorce un virage stratégique, ces nouvelles facilités douanières pourraient bien marquer le début d’une plus grande flexibilité dans le traitement des importations individuelles, tout en contribuant à désengorger des ports longtemps saturés.
