Yazid Aguedal expert international en IT : « Les ressources humaines, sont le véritable défi de la numérisation »

Yazid Aguedal expert international en IT : « Les ressources humaines, sont le véritable défi de la numérisation »

Entretien réalisé par Ramdane Bourahla La numérisation des services de l’Etat et l’un des principaux objectifs du chef de l’Etat. Ce dernier, ne cesse d’inciter le gouvernement à accélérer la cadence de la numérisation du pays.

La mise en place d’un Haut-commissariat à numérisation, la digitalisation progressive des différents services publics, ainsi que la récente décision d’édifier un Data Center gouvernemental dédié aux divers services de l’Etat, traduisent d’une certaine stratégie mise en place par les pouvoirs publics, dans le but de permettre au pays de rattraper son retard en la matière.

Dans cet entretien accordé à Just-infodz.com, Yazid Aguedal✱, DG d’IT Synergy et consultant de plusieurs multinationales et de sociétés algériennes, nous révèle les indicateurs de la numérisation du pays, tout en pointant du doigt les défis et enjeux de cette stratégie prônée par les pouvoirs publics.

Just-infodz : Tout d’abord que pensez-vous de la politique actuelle de numérisation ? Un petit état des lieux.

Yazid Aguedal : Tout d’abord, ce qu’il faudrait savoir est qu’il n’y’a pas de stratégie claire et définie en matière de numérisation. Par contre, nous avons une réelle volonté politique qui est là, concrète et palpable, afin d’améliorer l’état de la numérisation en Algérie. De plus, je dirais qu’il y’a une certaine disparité en la matière, puisqu’il y’a des secteurs qui ont bien avancés, en l’occurrence le ministère de l’intérieur, la Justice, etc. Il y’a également le ministère du Travail qui commence à s’ouvrir à la numérisation, à travers les portails de la CNAS et la CASNOS, l’Enseignement supérieur. Le ministère des Finances qui commence à proposer des services digitaux, à travers Jibayatic, par exemple. De ce fait, la situation actuelle n’est pas la même pour tout le monde et par conséquent, c’est ce qui a amené les autorités à mettre en place le Haut-commissariat à numérisation, dans le but de mettre tout le monde au même niveau.

Le chef de l’Etat, a annoncé la mise en place de Data Center propre à chaque institution de l’Etat. Qu’en pensez-vous ?

Je me permets de rectifier cette information. Le chef de l’Etat, a décidé de mettre en place un Data Center gouvernemental, lequel va héberger toutes les données sensibles de l’ensemble des services de l’Etat. En somme, tous les services des différents ministères et institutions publiques, vont être hébergés dans ce Data Centre et logiquement, il y’a aura un Data Center de secours. À mon sens, il va également concerner le privé, avec l’ensemble des normes internationales en matière de sécurité, qualité et performances. Il est évident que cette cette infrastructure est importante, voire cruciale pour la souveraineté numérique de l’Etat. Avoir une structure et infrastructure IT de haut standing, va permettre d’accompagner la transformation digitale du pays et cette tendance ou volonté d’aller vers la numérisation du pays.

Ne pensez-vous pas qu’il faudrait multiplier les Data Center à l’échelle nationale, notamment pour garantir la souveraineté numérique ?

Les Datas Center il faudrait les créer selon les besoins. Si on crée un crée un Data Center national, gouvernemental, il y’a aura certainement un autre de secours, lequel aura pour mission d’être le back up du principal, au cas où il y’a aurait un problème majeur au niveau du Data Center principal, on pourrait switcher vers la sauvegarde. Toutefois, il est possible que les pouvoirs publics construisent d’autres, pourquoi pas. Néanmoins et en l’état, on a besoin d’un Data Center aux normes internationales et doté de toutes les ressources nécessaires. Si nécessaire, éventuellement, on pourrait avoir un autre, mais dans le cas échéant, un Data Center aux normes, c’est suffisant.

L’Algérie a-t-elle les moyens d’édifier des  » parcs » de Data Center, pour sécuriser le contenu sensible, mais aussi ne plus être dépendante des GAFAM et leur hégémonie ?

Il faut savoir qu’actuellement l’ensemble du contenu par rapport au système actuel est hébergé en Algérie sur les Data Center des différents secteurs. S’agissant de ne pas dépendre des GAFAM, eh bien, actuellement on dépend de Huawai, donc il y’a toujours un acteur technologique avec lequel on doit travailler. C’est un choix stratégique d’avoir opté pour un partenaire chinois. Je dirais que c’est là que réside le défi majeur pour l’Algérie : avoir les ressources humaines qui sera capable de gérer toutes ces infrastructures et ses défis techniques, notamment de sécurité, continuité des services, disponibilité, accord et maîtrise de technologies.

L’aspect stratégique et névralgique de la numérisation des services de l’Etat est évident. Qu’en est-il concrètement pour le citoyen lambda ?

L’équation est simple : plus le service en ligne au niveau des institutions et services de l’Etat et performant et pertinent, plus le citoyen en temps et en productivité. Le citoyen sera gagnant sur toute la ligne, puisqu’il sera en mesure d’effectuer ses démarches à partir de chez lui, suivre l’état d’avancement de ses dossiers. De plus, les entreprises et acteurs économiques vont bénéficier d’un gain de temps et de productivité non négligeable, pour tout ce qui est services en ligne et fiscalité. Toutefois, je tiens à préciser une chose importante à mon sens : l’Etat ne doit pas seulement mettre en place des plateformes en ligne, mais il lui incombe le rôle et de le devoir de surveiller et établir des monitorings, pour avoir une sorte de « feed-back » et aussi répertorier les gains éventuels et aussi, permettre de corriger ce qu’il devrait être. Tous ces indicateurs de performances, pourront aider l’Etat à évaluer la qualité de ses services. Ce processus va être naturellement bénéfique pour les citoyens, car l’Etat va connaître leurs besoins réels et par ricochet, cela va ouvrir la voie à d’autres services et aller plus en profondeur vers la numérisation du pays. 

R.B

Bio expresse

Dimplômé de l’ESI (ex INI) Yazid AGUEDAL a commencé sa carière en 2000 en tant que développeur, durant une période de 9ans passée entre ETM IBNROCHD et ITCOMP, en tant que consultant et formateur bases de données, Yazid a pu avoir les certifications des grands éditeurs mondiaux Oracle et Microsft( MCDBA, MCT, OCP) lui permettant d’intervenir chez de grand clients Algériens sur les partie support tecchniques, conseil et accompagnement, en plus de la formation sur les produits Oracle et SQL Server.

Yazid AGUEDAL a géré aussi des projets de développement et d’intégration, en plus de l’encadrement et le coaching des équipes techniques, après 9 ans passées, il a quitté son employeur en se lançant dans le mode Freelance qui lui permettait de découvrir l’activité libérale et l’entreprenariat, il a eu la chance de travailler avec de grand client comme Ericsson et Omnidata au Maroc et d’autre clients en Algérie.

Après 3 ans en freelance, il rejoint son ami , en parallèle de son activité de consulting, dans une aventure du lancement de la société DATAFIRST TECHNOLOGY spécialisée dans le domaine web et les solutions de géolocalisation par GPS, une aventure qui a donné naissance après 3 ans à une deuxième société qui s’appelle IT Synergy spécialisée dans le consulting IT et la mise à disposition de ressources IT pour les entreprises, il partage actuellement son temps entre le consulting technique sur les bases de données essentiellement Oracle, leur client essentiel sur cette partie est Ooredoo, le reste du temps est consacré à la gestions et le suivi des deux sociétés, son principal domaine d’intervention est les bases de donneés, BI, et il est de prêt les tendances actuelles BIG DATA, CLOUD, NO SQL Databases.

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