Le Premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), M.Youcef Aouchiche, a animé ce samedi 4 octobre 2025, un meeting à Tizi-Ouzou à l’occasion du 62ᵉ anniversaire de la proclamation du parti.
Ainsi et à cette occasion, M.Youcef Aouchiche est revenu sur les valeurs fondatrices du plus vieux parti d’opposition du pays, ainsi que le « lourd » l’héritage laissé par feu Hocine Aït Ahmed, afin de bâtir une Algérie forte, démocratique et unie à travers ses multiples composantes. En outre, le premier responsable du FFS, n’a pas manqué de souligner les « défis » qui restent à relever dans le but de parachever l’œuvre et les idéaux de « Dda » l’Hocine.
Les « idéaux du FFS » pour l’Algérie restent inachevés
En effet, pour Youcef Aouchiche, le projet national initié par le fondateur du FFS demeure inachevé. « Les promesses portées par la révolution de novembre 1954 et le congrès de la Soummam d’août 1956, renouvelées depuis l’indépendance par la révolte du FFS en 1963, le Printemps amazigh et démocratique de 1980, le mouvement social de 1988, le mouvement citoyen de 2001 et le Hirak populaire de 2019, demeurent suspendues, non tenues, non accomplies ; au grand dam de notre peuple et de notre pays», fera remarquer l’orateur.
Selon ce dernier, plusieurs facteurs politiques « empêchent » la concrétisation des espoirs et aspirations de feu Hocine Aït Ahmed, de voir l’édification d’une Algérie où tout à chacun peut se sentir « libre » et « digne ». « Les rêves de nos aînés et les espoirs de notre jeunesse se heurtent, encore et toujours, aux mêmes obstacles », notera le conférencier, en citant « le verrouillage politique et médiatique, l’arbitraire, l’injustice, obsession du contrôle de la société, économie de bazar dominée par une logique rentière, la précarité et déséquilibres sociaux, contradictions philosophiques dans la gestion des affaires publiques et risque de déclins culturel et civilisationnel », a-t-il déploré.
Aouchiche démonte les « arguments fallacieux » des autorités
Dans le même ordre d’idées, l’hôte de la ville des Genêts, dénoncera l’« immobilisme » des autorités, qui sont accusées par M. Aouchiche d’être « réfractaires » à tout changement. « L’immobilisme n’est plus tenable, c’est le plus grand danger qui pèse sur la sécurité nationale et la cohésion sociale. Mais, le pouvoir craint clairement le changement ».
Poursuivant son « analyse », le Premier secrétaire du FFS, fera remarquer que cette « peur du changement », est perceptible à travers le « blocage systématique » de toute initiative visant la transformation réelle de la société et du pays, souvent, a-t-il souligné « en prétextant agir pour la protection de l’État contre les risques d’instabilité ». Toutefois et selon l’intervenant, cet argument est « fallacieux » et « contre-productif ». « Le changement que nous souhaitons n’est ni le chaos, ni le désordre, ni la vengeance, ni le règlement de comptes. Le changement que nous défendons n’est pas un saut dans l’inconnu, mais un processus politique pacifique, graduel et consensuel », martèle-il.
Toujours selon les propos utilisés par Youcef Aouchiche, maintenir les choses en l’état, équivaudrait à « exposer le pays à tous les dangers ». Pour Youcef Aouchiche, « refuser » le changement, c’est faire le « choix du pire » et laisser le « fossé entre gouvernants et gouvernés » s’élargir et d’après le conférencier, aggraver la perte de la confiance entre la société et les institutions de l’État.
Une réforme en trois axes
Enfin et devant d’un tel « refus du changement », la formation politique présidée par M. Aouchiche, préconisera une série de mesures visant à mettre l’Algérie sur les « rails » du développement et des libertés. « Dans notre vision, changer, c’est repenser radicalement nos institutions, nos modes de gouvernance, nos politiques publiques et notre manière de faire société », soulignera le conférencier. Pour ce faire, ce dernier, préconisera un « nouveau pacte social » construit autour de trois piliers essentiels
- « Premièrement, la préservation et le renforcement de l’État national, garant de la souveraineté, de l’unité, de la sécurité et de la continuité républicaine. Un État qui protège, qui régule, qui arbitre. Un Etat, débarrassé des logiques clientélistes, recentré sur ses missions essentielles et agissant avec efficacité. Cette préservation passe par la construction d’une relation de confiance durable entre la société et les institutions de l’État. Elle doit s’appuyer sur la réaffirmation de nos valeurs communes, sur la valorisation de notre héritage historique et civilisationnel, ainsi que sur la consolidation d’une personnalité algérienne authentique, fière de ses référents identitaires que sont l’islam, l’amazighité, l’arabité et la modernité« .
- « Deuxièmement, la démocratisation véritable du pays, fondée sur la primauté du droit, la séparation des pouvoirs, la pluralité et le respect des libertés, la transparence et la responsabilité, la participation citoyenne et l’égalité des chances. Il ne s’agit pas seulement d’organiser régulièrement des élections, mais aussi de construire des institutions fortes et légitimes par l’adhésion populaire et un environnement politico-médiatique libéré des pesanteurs de l’arbitraire, de la bureaucratie et de l’obsession autoritaire« .
- « Troisièmement, un nouveau modèle économique et social. Celui-ci doit être fondé sur la productivité, la compétitivité, la diversification et la valorisation des compétences nationales. Il doit permettre d’atteindre les souverainetés alimentaire et industrielle, tout en rompant avec l’approche rentière, le bricolage et l’économie informelle. Ce modèle, inscrit dans une perspective d’économie sociale de marché, doit également viser à concilier efficacité économique et justice sociale ».
Selon le Premier secrétaire national du FFS, une telle vision « place l’humain au cœur de l’action politique », au cœur de l’ « acte de gouvernance » et au centre de toute stratégie de développement économique. « Elle exige une volonté collective réelle et une culture de compromis », a-t-il conclu.