Après plusieurs mois de tensions diplomatiques d’une intensité rare, la France et l’Algérie semblent enfin prêtes à renouer le dialogue.
Ainsi, l’entretien téléphonique qui s’est tenu le lundi 31 mars entre le président algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron constitue un premier pas significatif vers l’apaisement. Cette conversation cruciale a permis d’établir un cadre propice à la désescalade et d’envisager la reprise d’une coopération bilatérale qui avait considérablement souffert des récents désaccords.
Une réunion clé sur la coopération migratoire
En effet, selon l’AFP une rencontre clé entre les préfets français et les consuls algériens devrait se tenir la semaine prochaine afin de surmonter les divergences et de relancer la coopération migratoire entre les deux pays. Cette réunion exceptionnelle, annoncée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, vise à garantir la stricte application de l’accord bilatéral de 1994 encadrant les expulsions d’Algériens sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Ces renvois, suspendus ces dernières semaines en raison des tensions diplomatiques, pourraient reprendre sous peu.
Il est à souligner que cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large de rapprochement entre la France et l’Algérie. En effet, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont à l’occasion d’un appel téléphonique du Président Français lors de l’Aid El Fitr, ce 31 mars 2025, convenu d’une feuille de route commune pour restaurer des relations normales entre leurs pays respectifs. Cette nouvelle dynamique prévoit une relance et une accélération de plusieurs secteurs stratégiques, notamment la coopération judiciaire, la sécurité, la gestion des flux migratoires, les échanges économiques ainsi que les questions mémorielles.
Des visites ministérielles pour concrétiser le rapprochement
Dans cette optique, une réunion stratégique s’est tenue à l’Élysée sous la direction d’Emmanuel Macron. Plusieurs membres du gouvernement impliqués dans les relations franco-algériennes y ont participé, parmi lesquels Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en charge de la Justice, Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie, Eric Lombard, ministre de l’Économie, ainsi que Rachida Dati, ministre de la Culture. L’objectif de cette rencontre était de définir la stratégie française en amont des négociations à venir.
Dans le prolongement de ces discussions, Jean-Noël Barrot se rendra à Alger le 6 avril afin de poursuivre les négociations et de renforcer la coopération entre les deux nations. De son côté, Gérald Darmanin effectuera une visite ultérieure, dont la date reste à préciser, selon un communiqué conjoint des deux présidences.
Lors de leur récent échange, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont insisté sur la nécessité d’établir une coopération migratoire fluide, fiable et efficace. Ils ont convenu d’adopter une approche pragmatique et orientée vers des résultats concrets, prenant en compte les attentes et préoccupations des deux parties. Cette volonté commune devrait favoriser un apaisement des tensions et permettre d’aboutir à des solutions durables dans les divers domaines de coopération bilatérale.