Au lendemain du communiqué acéré du ministère des Affaires étrangères, dans lequel il accuse ouvertement le ministre de l’intérieur français, Brunon Retailleau de vouloir saborder la « normalisation » entre l’Algérie et la France, c’est au tour du Secrétaire d’État chargé de la communauté nationale à l’étranger, M. Sofiane Chaib, de monter au créneau.
Ainsi, M. Chaib, qui était ce mardi 15 avril 2025, l’invité du Journal de 16H de l’ENTV (A3) est revenu en détail sur la genèse de cette scabreuse affaire de l’arrestation d’un l’agent consulaire algérien en France, en dénonçant haut et fort, l’implication de Bruno Retailleau dans cette « barbouzerie ».
Sous l’instigation de Retailleau
En effet, l’intervenant n’a pas hésité une seule seconde à mettre un nom sur le véritable instigateur de cette agression caractérisée contre un agent consulaire protégé par l’ensemble des conventions internationales et sans même que sa hiérarchie directe, n’en soit avisée. « Toute cette affaire émane d’une seule personne : Bruno Retailleau », lâchera M. Sofiane Chaib.
Pour ce dernier, cette énième provocation et tentative de saborder les efforts de réchauffement entre les relations bilatérales entre l’Algérie et la France est l’œuvre du locataire de la Place Boveau. « L’ensemble des mesures qui ont été prises ont été décidées à l’instigation de services sous la tutelle du ministre français de l’intérieur, Bruno Retailleau qui assume entièrement la responsabilité de cette nouvelle situation », a-t-il en outre accusé.
Une volonté manifeste d’humilier l’Algérie
Par la suite, le Secrétaire d’État chargé de la communauté nationale à l’étranger, est revenu avec force et détails sur les circonstances « indignes » et « spectaculaires » de l’arrestation de l’agent consulaire. « Il a été arrêté dans des circonstances tout à fait inédites, le 08 avril dernier en pleine voie publique au vu et au su de tout le monde et sans que les autorités françaises compétentes n’aient pris la peine de notifier officiellement par le canal diplomatique cette arrestation », s’est indigné M. Chaib, pour qui, cette arrestation démontre clairement une volonté manifeste d’« humilier » à travers cet agent, l’Algérie et ses institutions.
Un « délinquant notoire » utilisé
Dans la foulée, l’hôte du Journal télévisé de 16h de l’A3, a divulgué certains éléments de l’audition de l’agent consulaire algérien par les services du Parquet antiterroriste français.
Ainsi et selon Sofiane Chaib, les autorités françaises ont utilisé un argument fallacieux et grotesque », résidant dans le fait que le téléphone portable dudit agent a « borné à côté de l’adresse du domicile d’un délinquant notoire (Amir DZ, NDLR) », a-t-il indiqué. Et d’ajouter que ce délinquant a été « utilisé pour mettre dans la gêne les relations bilatérales qui se trouvaient dans une phase de réchauffement », a-t-il déploré.
La décision de l’Algérie est « proportionnée »
Enfin, Sofiane Chaib, s’est exprimé sur les douze agents consulaires français déclarés « personae non grata » en Algérie et priés de plier bagages sous 48h.
« C’est une mesure souveraine et proportionnée », a insisté M. Chaib, soutenant que cette décision est « proportionnée », dans le sens où « elle a ciblé uniquement les agents qui sont sous la tutelle du ministre français de l’intérieur », a-t-il tenu à préciser, tout en affirmant au passage que cette affaire vise à « torpiller la dynamique de réchauffement des relations bilatérales », a-t-il souligné.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, qui s’est exprimé ce matin sur le sujet, a tenu à mettre « hors de cause » son collègue de l’intérieur. « Bruno Retailleau n’a rien à voir avec cette affaire judiciaire », a souligné mardi Jean-Noël Barrot, insistant sur l’ « indépendance » de la justice française. « La justice est indépendante. C’est une procédure judiciaire qui a été engagée depuis des mois et qui n’a rien à voir avec le dialogue [diplomatique] que nous avons réinitié en mars avec les autorités algériennes”, a-t-il argenté.