Le commerce informel, communément appelé « cabas », connaît un engouement croissant parmi les jeunes Algériens, malgré les risques liés aux saisies de marchandises au niveau des aéroports et des ports.
Ainsi, les jeunes actifs dans le domaine de l’importation à petite échelle, pourront bientôt bénéficier d’une « régularisation globale et définitive » de leur statut, leur permettant d’exercer leur activité de manière légale.
Des « agents économiques »
En effet et selon l’une des principales conclusions du Conseil des ministres présidé ce dimanche par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ce dernier a ordonné une solution pérenne pour ces jeunes travailleurs du secteur informel. L’objectif est de les intégrer dans le cadre légal du commerce extérieur en leur accordant les avantages prévus par la loi relative à l’auto-entrepreneur.
D’après un communiqué de la présidence, le chef de l’État a demandé à ce que ces commerçants obtiennent le statut d’agents économiques, leur offrant ainsi des avantages sociaux et commerciaux en remplacement de leur situation actuelle, souvent illégale.
Cette mesure vise à mettre fin aux confiscations répétées de leurs marchandises, qui ont plongé certains d’entre eux dans des difficultés financières, les privant de leurs modestes capitaux.
Une commission « ad-hoc » décidée
Le président Tebboune a également chargé le Premier ministre, Nadir Larbaoui, de former une commission en urgence pour définir les mécanismes d’exercice de cette activité.
Celle-ci devra encadrer les jeunes investisseurs qui, avec des moyens limités, répondent à des besoins spécifiques du marché local via des importations à faible volume.
Cette commission, placée sous l’autorité du chef du gouvernement, devra également établir une liste des produits autorisés à l’importation pour ces travailleurs, tout en veillant au respect des réglementations fiscales et douanières en vigueur.
Le commerce du “cabas” : Un secteur en plein essor malgré les risques
Notons que le « cabas” connaît un succès grandissant auprès des jeunes Algériens depuis plusieurs années. Pour beaucoup, l’achat de produits à l’étranger et leur revente sur le marché local constitue une alternative au chômage.
Cependant, l’absence de cadre juridique expose ces commerçants à des poursuites et à des saisies fréquentes, les privant parfois de leur seul moyen de subsistance.
Cette décision intervient dans un contexte de vif débat autour de l’interdiction récente d’exposer ces marchandises dans les commerces. Une mesure prise par le ministère du Commerce pour garantir le contrôle des produits vendus aux consommateurs et préserver la santé publique.
La régularisation annoncée pourrait donc offrir une issue favorable à des milliers de jeunes, tout en encadrant mieux ce secteur très dynamique de l’économie informelle.