Alors que l’inflation avait marqué le pas ces derniers mois, mai 2025 apporte une bonne nouvelle aux consommateurs algérois : les prix à la consommation ont reculé de 2,9 % par rapport à avril.
Ainsi, c’est la plus forte baisse mensuelle enregistrée depuis plus d’un an, confirmant une tendance déjà amorcée en avril (-0,7 %). Ce recul est principalement dû à la chute des prix des produits alimentaires, mais pas uniquement. C’est ce qu’a indiqué le dernier rapport de l’ONS.
Produits maraîchers : Au bonheur de la ménagère !
En effet, avec une baisse spectaculaire de 10,1 %, les produits agricoles frais ont été les principaux moteurs du reflux inflationniste. Cette chute est portée par la dégringolade du prix de la pomme de terre (-17 %), des légumes (-12,6 %) et de la viande de mouton (-14,8 %). En parallèle, certains produits affichent des hausses notables, comme les œufs (+24,4 %) et les fruits frais (+11,4 %), témoignant d’une certaine volatilité saisonnière. Les produits alimentaires industriels ont également suivi une tendance baissière, quoique plus modérée, avec un recul de 0,6 %.
Une inflation annuelle contenue
En glissement annuel (mai 2025 par rapport à mai 2024), l’indice général des prix à la consommation augmente selon le meme rapport de 1,3 %, et le rythme d’inflation annuel (calculé de juin 2024 à mai 2025) s’établit à 4,0 %. Ce niveau reste contenu, surtout dans un contexte international toujours marqué par des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et l’énergie. Le gouvernement semble tirer les fruits d’une politique de régulation des prix, notamment via le plafonnement de certains produits de base initié par le ministère du Commerce.
Produits manufacturés : très légère hausse
Toutefois, contrairement aux biens alimentaires, les produits manufacturés non alimentaires affichent une légère augmentation (+0,1 % par rapport à avril), confirmant leur tendance haussière annuelle (+7,1 %). Cette évolution est notamment visible dans les postes d’habillement, d’articles d’ameublement et de santé-hygiène, où la progression oscille entre 3 et 5 %. Les services, quant à eux, voient leurs prix baisser de 0,8 % sur un mois, mais enregistrent une baisse annuelle modérée (-1,3 %).
Divers produits : En dents de scie
Dans ce sillage, le document note que la variation des prix reste contrastée selon les groupes de consommation. Les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées enregistrent une forte baisse mensuelle de 5,9 %, mais affichent tout de même une hausse de 2,7 % en glissement annuel.
Le secteur de l’habillement et des chaussures connaît une légère augmentation de 0,2 % en mai, avec une progression plus marquée sur l’année atteignant 4,2 %. De leur côté, les prix dans le domaine de la santé et de l’hygiène corporelle grimpent de 0,3 % sur un mois et de 3,7 % sur douze mois. À l’inverse, le groupe « éducation, culture et loisirs » affiche un repli de 0,1 % en mai, qui se creuse à -5,6 % sur l’année. Ce dernier constitue d’ailleurs la seule catégorie en baisse notable sur douze mois, conséquence probable d’une demande en recul et d’une stagnation des services culturels et de loisirs.
Une dynamique encourageante, mais fragile
Néanmoins, si la tendance de mai constitue une respiration bienvenue pour les ménages algérois, elle reste soumise à de nombreux aléas : la saisonnalité des produits frais, les effets climatiques sur l’agriculture, ou encore les fluctuations des prix internationaux. Toutefois, les signaux envoyés par les données de l’Office national des statistiques (ONS) laissent entrevoir une capacité de résilience de l’économie locale, soutenue par une politique de régulation active.