L’Office National des Statistiques (ONS) vient de publier l’indice des prix à la consommation pour la ville d’Alger au mois de mars 2025.
Le constat est sans appel : les prix à la consommation ont bondi de 2,4 % en un mois. Cette progression est bien supérieure à celle observée en mars 2024 (+1,6 %) et dépasse largement le taux de février 2025 (+0,3 %). Ce regain d’inflation traduit une pression croissante sur le pouvoir d’achat des ménages algérois, déjà mis à rude épreuve par la conjoncture économique actuelle.
L’alimentaire en tête de l’inflation
En effet, selon l’ONS, ce sont principalement les produits alimentaires qui tirent les prix vers le haut. En mars, les prix des biens alimentaires ont grimpé de 3,9 %. Les produits agricoles frais sont particulièrement concernés, avec une flambée de +7,0 % en un mois. Cette envolée est notamment due à la hausse spectaculaire des prix des légumes (+21,3 %) et de la pomme de terre (+22,9 %). La viande rouge a également vu ses tarifs progresser de 4,0 %, tandis que les fruits frais enregistrent une augmentation plus modérée de 2,2 %. En revanche, certains produits ont connu une baisse, comme la viande de poulet, dont le prix a reculé de 1,8 %, et surtout les œufs, en forte baisse de 9,1 %.
Une inflation annuelle qui s’installe
En glissement annuel, les prix à la consommation à Alger ont augmenté de 5,4 % entre mars 2024 et mars 2025. Le rythme d’inflation annuel moyen, calculé entre avril 2024 et mars 2025, s’établit à +4,0 %, confirmant une tendance durable. Les produits agricoles frais affichent une hausse moyenne de +10,9 % sur un an, avec des pointes à +21,1 % pour la viande de mouton. La pomme de terre reste l’un des produits les plus impactés, avec un bond vertigineux de +67,5 % par rapport à l’année précédente.
Des produits de première nécessité de plus en plus chers
L’analyse des prix moyens révèle que de nombreux produits du quotidien deviennent difficilement accessibles pour une partie croissante de la population. Le kilogramme de viande de mouton est passé à 3 244 dinars, contre 2 688 dinars un an plus tôt. Les sardines fraîches se vendent désormais à 1 460 dinars/kg, en hausse de près de 18 %. Le thé en sachet, boisson populaire dans les foyers algériens, a vu son prix grimper de 74 % sur un an. Même les produits d’hygiène, comme les gels douche ou les lames à raser, enregistrent des hausses de plus de 40 %. Dans ce contexte, les achats de base deviennent pour certains un véritable défi.
Un effet national, mais plus prononcé à Alger
Si cette tendance inflationniste touche l’ensemble du territoire national, Alger semble particulièrement concernée. À l’échelle de l’Algérie, l’indice général des prix a progressé de 1,9 % en mars, avec une hausse de 3,2 % pour les produits alimentaires. Mais à Alger, ces chiffres sont systématiquement supérieurs. Cela s’explique par la concentration urbaine, la pression de la demande et les spécificités logistiques propres à la capitale.