La compagnie nationale Sonatrach vient de franchir une nouvelle étape décisive dans sa stratégie de modernisation et de renforcement des infrastructures gazières en attribuant à l’entreprise chinoise Jereh Oil & Gas Engineering un contrat de 850 millions de dollars pour la construction d’une station de compression de gaz à Rhourde Nouss, dans la wilaya d’Illizi.
Ce projet d’envergure, qualifié de « stratégique » par les cadres de Sonatrach, s’inscrit dans la dynamique nationale visant à consolider la position de l’Algérie sur l’échiquier énergétique international, tout en assurant une réponse durable à la demande locale en forte croissance.
Une infrastructure vitale pour la souveraineté énergétique
En effet, selon un communiqué officiel de la société chinoise repris par Reuters, Jereh construira une station de surpression de gaz naturel sur le champ gazier de Rhourde Nouss et procédera à la modernisation des pipelines de transport associés. Le financement du projet est scindé en deux montants : 629,1 millions de dollars et 29,4 milliards de dinars algériens, soit un total global de 850 millions de dollars.
Ce contrat EPC (Engineering, Procurement and Construction) représente bien plus qu’une simple infrastructure technique. Il s’agit d’un levier de souveraineté énergétique, capable de comprimer une production totale de 40 millions de mètres cubes par jour, selon un précédent communiqué de Sonatrach sanctionnant la visite de son PDG, Rachid Hachichi, dans la région en mars dernier.
Rhourde Nouss : joyau gazier du Sud-Est algérien
Depuis plusieurs années, la région de Rhourde Nouss connaît une montée en puissance remarquable en matière de production gazière. Avec 17 champs supervisés, dont El-Hamra, considéré comme un centre historique des hydrocarbures algériens, cette zone est désormais l’un des piliers de l’économie énergétique nationale.
Elle abrite également des unités de traitement et de production d’hydrocarbures parmi les plus performantes du pays. Ce projet de station de compression vient donc consolider un réseau déjà stratégique, en améliorant à la fois l’efficacité de la production et les capacités de traitement du gaz naturel dans les champs de Rhourde Nouss et de Gassi Touil.
Cap sur l’exploration et l’amont gazier
Ce tournant majeur s’inscrit dans un rééquilibrage des priorités énergétiques de l’Algérie. Après des années centrées sur la production pétrolière, Sonatrach redirige depuis trois ans une part importante de ses investissements vers l’amont gazier. Ce choix s’explique par les transformations profondes du marché énergétique mondial, entre chocs géopolitiques et transition vers les énergies décarbonées.
L’exploration devient ainsi une priorité stratégique, et ce projet vient renforcer cette orientation ambitieuse, en misant sur des partenariats technologiques internationaux pour booster la performance du secteur.
Préserver le leadership gazier algérien
Dans ce contexte mouvant, l’Algérie entend préserver son statut de fournisseur clé de gaz pour l’Europe, tout en répondant à une demande intérieure croissante, portée par la croissance démographique et industrielle. La station de compression de Rhourde Nouss devient alors un maillon fondamental de cette politique énergétique, à la fois tournée vers la sécurité d’approvisionnement et la valorisation optimale des ressources nationales.
Une démonstration de rigueur et de vision stratégique
Au-delà des chiffres, ce projet illustre la détermination de Sonatrach à respecter les délais, les standards techniques internationaux et à garantir une exécution exemplaire. Une exigence à la hauteur des enjeux géopolitiques actuels.
Dans un monde où la compétition pour l’énergie se fait plus féroce, l’Algérie, par la voix de Sonatrach, réaffirme son ambition de jouer un rôle de premier plan, en misant sur la modernisation, la coopération internationale et une gestion rigoureuse de ses ressources.