Au moment où le projet, ou plutôt la chimère marocaine du gazoduc Afrique-atlantique d’étiole, à cause de son cout faramineux et son faible impacte économique, le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), soutenu par l’Algérie continue de faire l’objet d’une attention politique soutenue.
Ainsi, ce jeudi 31 juillet 2025, le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a reçu à Alger son homologue nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, dans le cadre d’une visite officielle visant à renforcer la coopération bilatérale, notamment dans le secteur énergétique.
Un projet régional majeur au cœur des échanges
En effet, la rencontre, qui s’est déroulée en présence de plusieurs hauts responsables algériens et nigérians, dont le secrétaire d’État chargé des Énergies renouvelables, Noureddine Yassa, a permis aux deux parties d’examiner les voies de renforcement du partenariat stratégique entre Alger et Abuja, autour de projets structurants, en tête desquels figure le gazoduc transsaharien.
Considéré comme l’un des projets les plus ambitieux du continent africain, le TSGP vise à acheminer le gaz nigérian vers l’Europe via l’Algérie, en traversant le Niger. Un projet d’envergure continentale, destiné à répondre à la fois à la demande croissante des marchés africains et aux besoins énergétiques européens.
Les deux responsables ont passé en revue l’état d’avancement de l’étude de faisabilité technico-économique, lancée en mars dernier, et ont réitéré leur volonté commune d’accélérer les étapes de sa concrétisation. Pour le chef de la diplomatie nigériane, ce gazoduc représente un projet stratégique et concret en cours de réalisation, essentiel non seulement pour les pays impliqués dans son tracé, mais aussi pour l’intégration énergétique de l’Afrique.
Vers une coopération énergétique élargie
Au-delà du gazoduc, la réunion a été l’occasion d’évoquer d’autres axes de coopération, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, de l’hydrogène vert, de l’interconnexion électrique régionale, ainsi que dans le renforcement des capacités en matière de réglementation, de formation et d’expertise technique.
Les deux ministres ont également salué le niveau de coordination existant dans les instances africaines et internationales, telles que l’Organisation africaine des producteurs de pétrole (APPO), le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) ou encore l’OPEP, soulignant l’importance d’une vision commune pour garantir la sécurité énergétique régionale.
L’Algérie renforce ses partenariats Sud-Sud
Pour le ministre Mohamed Arkab, cette dynamique s’inscrit pleinement dans la stratégie énergétique nationale de l’Algérie, axée sur le renforcement des partenariats Sud-Sud et la consolidation de la présence des groupes Sonatrach et Sonelgaz sur le continent.
Un symbole de coopération africaine
À l’issue de cette rencontre, les deux pays ont exprimé leur volonté d’intensifier la coordination autour du TSGP, vu comme un levier d’intégration économique et énergétique en Afrique, capable de transformer la géopolitique de l’énergie sur le continent.
Dans un contexte mondial en pleine mutation, ce projet illustre l’ambition commune de l’Algérie et du Nigeria de faire émerger une Afrique énergétique autonome, interconnectée et tournée vers l’avenir.