Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a opéré un changement stratégique à la tête de l’exécutif en nommant, ce jeudi, M. Sifi Ghrieb comme Premier ministre par intérim, succédant ainsi à Nadir Larbaoui.
Ainsi, ce remaniement marque une volonté claire de relancer l’action gouvernementale, notamment sur le plan industriel et économique.
Larbaoui à bout de souffle
En effet, le départ de Nadir Larbaoui intervient dans un contexte où son action à la tête du gouvernement a été jugée peu convaincante. En dépit de quelques apparitions officielles aux côtés du Chef de l’État, l’ancien Premier ministre s’est illustré par une faible présence sur le terrain, se contentant de gérer les affaires courantes à travers des directives à distance.
Ce manque d’engagement opérationnel a nourri le sentiment d’un exécutif en perte de souffle, nécessitant un renouveau à la hauteur des défis du moment.
Sifi Ghrieb : un technocrate respecté au parcours exemplaire
C’est donc un homme de terrain, expérimenté et visionnaire, qui prend les rênes du gouvernement. À 52 ans, Sifi Ghrieb n’est pas un inconnu du paysage politique et économique algérien. Ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique jusqu’à sa récente nomination, il s’est imposé comme une figure incontournable du développement industriel du pays.
Titulaire de diplômes supérieurs en ingénierie et économie industrielles, il a su mettre son expertise au service de l’Algérie à travers plusieurs postes de responsabilité, notamment en tant que président-directeur général de l’« Université industrielle », une entité stratégique relevant du ministère de l’Industrie.
Un bâtisseur de l’indépendance industrielle
Le parcours de Sifi Ghrieb est jalonné de réalisations concrètes et structurantes. L’un de ses faits d’armes les plus marquants reste le lancement, en 2016, de la première production de ciment pétrolier en Algérie. Ce projet novateur a permis d’approvisionner les champs pétroliers de Hassi Messaoud, réduisant significativement les importations dans ce domaine clé. Un symbole fort de sa volonté d’asseoir l’autonomie industrielle du pays.
De plus, depuis sa nomination au poste de ministre de l’industrie, il a relancé le secteur avec des chantiers à portée stratégique comme le secteur de l’automobile par exemple.
Ce profil de bâtisseur, doublé d’un gestionnaire rigoureux, illustre donc la stratégie du Président Tebboune, qui entend insuffler une nouvelle dynamique à l’action gouvernementale, notamment à travers une politique industrielle audacieuse et modernisée.
Vision, innovation et souveraineté économique
La nomination de M. Ghrieb intervient à un moment charnière. L’Algérie est engagée dans une vaste transition économique, avec pour priorités la diversification des sources de revenus, la réduction de la dépendance aux hydrocarbures et la promotion de l’autosuffisance industrielle. Sur ces terrains, le nouveau Premier ministre par intérim fait figure de référence.
Conscient que l’innovation est un levier essentiel pour le développement, il mise sur la création de pôles technologiques, le renforcement de la recherche scientifique, ainsi que sur la synergie entre les universités et les industries. Il a toujours souligné l’importance du capital humain, affirmant que « le véritable moteur de l’industrie algérienne réside dans les compétences locales ».
Contre l’importation excessive, pour une relance nationale
L’une des priorités affichées par Sifi Ghrieb est la réduction drastique de la dépendance aux importations, une problématique qui plombe depuis des années l’économie nationale. Il prône une politique industrielle axée sur la relance des capacités de production locales, non seulement pour satisfaire la demande intérieure, mais aussi pour stimuler les exportations et rééquilibrer la balance commerciale. D’ailleurs, dans ce sens, on rappelle que sous sa houlette le ministère de l’industrie a relancé bon nombre de projets et d’usines confisquées.
Un cap vers un développement durable et souverain
Engagé dans une démarche de développement durable, M. Ghrieb entend mener une industrialisation respectueuse des enjeux économiques, sociaux et environnementaux.
Sa nomination à la tête du gouvernement est donc perçue comme le début d’un nouveau cycle, fondé sur la rigueur, la compétence et l’innovation.
Avec une vision claire, des objectifs définis et un parcours irréprochable, Sifi Ghrieb apparaît comme l’homme de la situation pour relever les grands défis de l’heure.
Sa désignation symbolise non seulement un changement de style à la tête du gouvernement, mais aussi un retour à une gouvernance fondée sur l’efficacité, la proximité et l’engagement.