Le groupe Brandt, acteur historique de l’électroménager en France et propriété du conglomérat algérien Cevital depuis 2014, a été placé en redressement judiciaire par le tribunal des activités économiques de Nanterre, ce jeudi 1er octobre.
Ainsi, cette mesure vise à faciliter l’arrivée d’un partenaire stratégique capable d’assurer la pérennité de l’entreprise dans un contexte économique difficile.
Une procédure pour favoriser une reprise
Confirmée par la direction du groupe, cette procédure concerne à la fois Brandt France et le Groupe Brandt dans son ensemble. Elle permettra de geler temporairement les dettes et d’offrir un cadre légal propice à l’examen de propositions de rachat ou d’investissement. L’objectif est clair : maintenir l’activité industrielle et préserver les emplois.
Un secteur fragilisé par la crise immobilière
La situation financière de Brandt s’est détériorée dans un marché déjà affaibli. Le secteur du gros électroménager, particulièrement dépendant du dynamisme immobilier (achats, rénovations, déménagements), a subi un recul de près de 4 % l’an dernier selon les données du Gifam. Ce contexte pèse lourdement sur les ventes d’appareils ménagers.
Malgré cette conjoncture difficile, un porte-parole du groupe se veut optimiste, évoquant auprès de la presse « plusieurs discussions prometteuses » en cours. Le placement en redressement judiciaire est perçu en interne comme une stratégie permettant d’accélérer ces négociations.
Un patrimoine industriel en jeu
Brandt, ce n’est pas seulement une marque centenaire : c’est aussi un tissu industriel réparti sur plusieurs sites en France, avec environ 750 salariés. Le groupe produit également sous des marques reconnues comme Vedette, Sauter ou De Dietrich, et possède deux usines situées à Orléans et Vendôme, ainsi qu’un centre de services après-vente à Saint-Ouen-l’Aumône. Son siège est basé à Rueil-Malmaison, en région parisienne.
Depuis son rachat par Cevital, le groupe algérien dirigé par Issad Rebrab, Brandt a entrepris une restructuration de grande ampleur pour retrouver l’équilibre, notamment par un recentrage de son offre et une ouverture vers les marchés internationaux. Aujourd’hui, le groupe est présent dans 36 pays et génère un chiffre d’affaires annuel estimé à 260 millions d’euros, dont la majorité est réalisée en France.
Un enjeu pour la France… et pour l’Algérie ?
La situation actuelle de Brandt est suivie de près, non seulement en France, où l’entreprise symbolise l’un des derniers bastions industriels de l’électroménager, mais aussi en Algérie, où Cevital pourrait être amené à arbitrer des choix stratégiques cruciaux.
Alors que s’ouvre une période d’observation judiciaire, le compte à rebours est enclenché pour trouver un repreneur ou un partenaire capable de garantir l’avenir de Brandt et, avec lui, de sauvegarder une part importante du savoir-faire industriel européen dans le secteur.