Le commerce en ligne ( e-commerce) en Algérie connaît un essor fulgurant. Selon une estimation conjointe du ministère du Commerce et de la Cnuced (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement), le chiffre d’affaires du e-commerce algérien a atteint 1,9 milliard de dollars en 2023.
Un montant que les autorités considèrent déjà comme « vraisemblablement dépassé à l’heure actuelle ». Plus de 42 millions de colis sont désormais expédiés chaque année à travers le pays, un volume appelé à croître dans les années à venir.
Paiement électronique : Impulser la généralisation
Ainsi, face à cette dynamique, le gouvernement mise sur l’intégration du paiement électronique comme levier central de ses réformes économiques. Une transition numérique que la ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, Amal Abdelatif, qualifie de « pilier essentiel des transformations économiques engagées par l’État ».
En effet, dans une réponse écrite adressée au député de l’Assemblée populaire nationale, Omar Mechri, la ministre a souligné que les commerçants sont désormais tenus d’adopter les moyens de paiement électronique, dans le cadre d’une approche progressive fondée sur la sensibilisation et la persuasion, avec un recours à l’obligation légale en dernier ressort.
Cette initiative s’inscrit pleinement dans la stratégie de transformation numérique globale voulue par le président de la République, qui vise à bâtir une économie moderne, transparente et adaptée aux exigences de l’ère numérique.
Un outil de réforme à portée nationale
Pour la ministre, le paiement électronique ne doit pas être perçu comme un simple outil technique, mais comme un instrument de réforme à fort impact national. Il permettrait notamment de renforcer la transparence, de lutter contre le marché parallèle, tout en offrant des services modernes adaptés aux besoins des citoyens, simplifiant leurs transactions quotidiennes.
Depuis l’adoption de l’article 111 de la loi de finances 2018, le gouvernement a amorcé la distribution d’outils de paiement électronique auprès des commerçants et des opérateurs économiques. Parallèlement, des campagnes de sensibilisation d’envergure ont été lancées pour encourager l’adhésion au numérique, en impliquant l’ensemble des acteurs : banques, institutions financières, opérateurs économiques et fournisseurs de services de paiement.
Une nouvelle législation pour encadrer le e-commerce
Afin d’accompagner cette transformation, un nouveau projet de loi sur le commerce électronique est en préparation. Celui-ci prévoit selon la ministre d’associer les prestataires de services de paiement, aux côtés des banques et de Algérie Poste, dans le but de stimuler l’innovation, la concurrence et de renforcer la confiance des citoyens dans l’écosystème numérique.
La ministre a précisé que l’année 2025 constituera une étape charnière pour la mise en œuvre effective de ces mesures. La réussite de cette réforme, selon elle, dépendra de la coopération active de tous les acteurs économiques et de leur accompagnement dans cette transition.
En conclusion, Amal Abdelatif a insisté sur le fait que le paiement électronique ne relève pas d’un choix conjoncturel, mais bien d’un axe stratégique pour la construction d’une économie nationale moderne, centrée sur le citoyen et alignée sur la vision réformatrice et numérique de l’État algérien.

