Avec la nomination de Laurent Nuñez à la place Beauvau à la place du sulfureux Bruno Retailleau, des signes d’apaisement entre Alger et Paris commencent à s’entrevoir.
Ainsi, le nouveau ministre de l’intérieur du second gouvernement de Sébastien Lecornu, semble être plus enclin au dialogue et surtout, plus respectueux envers l’Algérie, ses dirigeants et son peuple. C’est du moins ce qui se ressent à travers ses propos lors d’un entretien accordé à plusieurs médias Hexagonaux, dont Le Monde.
Un « bougé » est nécessaire
En effet, l’ancien préfet de police de Paris soutient et estime qu’il est temps d’avoir un « bougé » dans les relations diplomatiques entre Paris et Alger, notamment en ce qui concerne la coopération sécuritaire. « Je comprends que la tension qu’il y a actuellement avec l’Algérie fait qu’on n’a plus de relation sécuritaire avec eux, d’échanges sécuritaires. Pour un ministre de l’Intérieur, c’est un problème, c’est un gros problème », a-t-il admis.
Des propos qui sont aux antipodes de ceux proférées par son prédécesseur, qui faut-il le rappeller, ne cassait d’entretenir la tension entre les deux pays. Laurent Nuñez, ajoutera également qu’il «faudra forcément qu’il y ait un bougé là-dessus. Il faudra à un moment qu’on reprenne le dialogue avec les Algériens sur les questions de sécurité, d’échanges d’informations ».
Révision des Accords de 1968 : « Pas à l’ordre du jour »
Dans la foulée et dans un style moins abrupte et plus infiniment plus apaisé que celui de Retailleau, le nouveau locataire du ministère de l’intérieur français, abordera les « fameux » Accords de 1968, lesquels ont cristallisé les tensions entre Alger et Paris, surtout que la droite et l’extrême droite française, s’en servait comme « épouvantail », ou littéralement un moyen de « pression » sur l’Algérie.
En outre, pour M.Nuñez, la révision de ces Accords n’est « pas à l’ordre du jour ». « On a 40% d’Algériens dans les centres de rétention administratives ». « Il faudra évidemment qu’on ait de nouveau la reprise du flux des laissez-passer. Je vais m’y atteler », a encore souligné le nouveau locataire de la Place Beauvau.
Enfin, à travers ces propos et dans un climat européen de plus en plus marqué par la tentation identitaire et la fermeture, l’arrivée de Laurent Nuñez pourrait marquer une exception. Celle d’un homme qui n’a pas oublié que les ponts sont toujours plus porteurs d’avenir que les murs.