Les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France amorcent une phase de « dégel », avec l’arrivée à la Place Beauvau de Laurent Nuñez, à la place du sulfureux Bruno Retailleau.
Ainsi et dans une interview accordée au quotidien français Le Parisien, le nouveau ministre de l’intérieur Laurent Nuñez donne des « signaux positifs » quant à une reprise graduelle du dialogue entre Alger et Paris, tout en annonçant une éventuelle visite en Algérie.
Le « bras de fer » avec Alger ne sert à rien
En effet, dans cet entretien, le nouveau locataire de la Place Beauvau, estime que le « bras de fer » avec Alger entamé par son prédécesseur Bruno Retailleau n’a pas donné de résultat. « Ceux qui font croire aux Français que le bras de fer et la méthode brutale sont la seule solution, la seule issue, se trompent. Ça ne marche pas, dans aucun domaine », déclare-t-il.
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L’ancien préfet de police de Paris soutient et estime qu’il est temps d’avoir un « bougé » dans les relations diplomatiques entre Paris et Alger, notamment en ce qui concerne la coopération sécuritaire. « Je comprends que la tension qu’il y a actuellement avec l’Algérie fait qu’on n’a plus de relation sécuritaire avec eux, d’échanges sécuritaires. Pour un ministre de l’Intérieur, c’est un problème, c’est un gros problème », a-t-il admis.
Nuñez « invité » par Sayoud
Ensuite, Laurent Nuñez dont le style est aux antipodes de son sinistre prédécesseur, fera annonce des plus inattendues. Ainsi, le ministre de l’Intérieur français indique qu’il a reçu une « invitation » de la part de son homologue algérien, Saïd Sayoud, ministre de l’intérieur des Collectivités locales et des Transports. « Le ministre de l’Intérieur algérien m’a récemment écrit pour m’inviter », annonce-t-il. Cette annonce, est perçue par Laurent Nuñez comme étant un signe d’« optimisme » quant à un retour progressif vers des relations normales entre l’Algérie et la France.
La coopération sécuritaire totalement bloquée
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur français continue de déplorer la « rupture totale » de la coopération sécuritaire entre Alger et Paris. « Que ce soit avec la DGPN (Direction générale de la police nationale), la DGGN (Direction générale de la gendarmerie nationale) et avec les services de renseignements, il n’y a plus d’échanges d’informations opérationnelles. Et, par ailleurs, la conséquence est que l’Algérie n’accepte plus ses ressortissants en situation irrégulière depuis le printemps dernier. Nous n’avons plus non plus de laissez-passer », a-t-il affirmé.
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Accords de 1968 : les « regrets » de Nuñez
Dans la foulée et dans un style moins abrupt et plus infiniment plus apaisé que celui de Retailleau, le nouveau locataire du ministère de l’intérieur français, abordera les « fameux » Accords de 1968, lesquels ont cristallisé les tensions entre Alger et Paris, surtout que la droite et l’extrême droite française, vient de faire passer à l’Assemblée nationale une résolution pour « dénoncer » ces Accords.
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Cette adoption a été célébrée par le parti politique, notamment par sa cheffe Marine Le Pen qui a qualifié cette journée « d’historique » pour le Rassemblement national, soulignant que c’était la première fois qu’un texte émanant de leur groupe était adopté par l’Assemblée. Le ministre de l’Intérieur français, « regrette » les conditions dans lesquelles a eu lieu le vote. « Je regrette les conditions dans lesquelles s’est déroulé ce vote », s’est-il désolé.
A travers ces déclarations, peut-être, enfin, qu’un dialogue sincère pourra renaître entre deux pays unis par l’Histoire, mais trop longtemps divisés par les postures politiques.
