L’Algérie via le ministre des Affaires étrangères, M. Ahmed Attaf, vient de réagir officiellement à la « dénonciation » jeudi dernier, des Accords de 1968, par le parti d’extrême droite française Rassemblement national (RN).
Ainsi, cette formation politique présidée par Marine Le Pen, avait pu faire adopter à l’Assemblée nationale, un texte de loi qui récuse ces Accords, lesquels régissent l’immigration algérienne en France.
L’Algérie n’est « pas concernée… pour le moment »
En effet, interrogé lors de son intervention sur les ondes de la chaîne internationale Al24, Ahmed Attaf a déploré l’attitude du Parlement français. « la première pensée qui m’est venue à l’esprit : c’est la course à l’échalote qui se poursuit » en France, a regretté le chef de la diplomatie algérienne, tout en assurant qu’il a le « plus grand respect » pour l’Assemblée nationale française, mais selon ses dires, ce qui s’est produit jeudi dernier au sein de l’hémicycle est d’une « profonde tristesse ».
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Pour le ministre des Affaires étrangères, ce qui se passe en France autour d’un « État indépendant et souverain, est triste, car l’Algérie fait l’objet d’une compétition électorale anticipée en France ».
Ahmed Attaf, indiquera également qu’il s’agit avant tout d’une question « franco-française, entre l’Assemblée nationale et le gouvernement français ». Il a souligné que « c’est une affaire intérieure qui ne nous concerne pas pour le moment », a-t-il estimé.
« Ça pourrait concerner l’Algérie si… »
Relancée par la journaliste au sujet d’une éventuelle implication de l’Algérie de ce débat, Ahmed Attaf soutient que la position de l’Algérie « pourrait évoluer » si la question prenait une tournure officielle entre les deux gouvernements. « Elle pourrait nous concerner si ça devient une affaire de gouvernement à gouvernement parce que l’accord de 1968 est un accord intergouvernemental, un accord international », a-t-il expliqué. Il précise que le gouvernement français « n’a rien dit à l’Algérie sur ce sujet ». « Donc, sur le fond, nous ne réagissons pas (…) Sur le plan gouvernemental, nous n’avons rien vu venir, et nous espérons ne rien voir venir », a-t-il indiqué.
Attaf « debunk » des contre-vérités
Enfin, Ahmed Attaf, a tenu réagir au sujet des allégations de certains députés français affirmant que ces Accords coûterait deux milliards d’euros par an à la France. « On attribue beaucoup de choses. J’ai entendu récemment qu’il coûtait à la France deux milliards d’euros, ce qui m’a rappelé l’aide au développement, ce qui n’a rien à voir avec la réalité. C’est totalement infondé. Ce sont des chiffres fantaisistes », a-t-il dit.
Ahmed Attaf a également voulu éclairer certaines zones d’ombres au sujet des Accords de 1968 « Ces accords n’ont jamais été libéraux pour favoriser l’immigration algérienne, bien au contraire. Il est venu établir des restrictions par rapport au régime établi par les Accords d’Évian », a-t-il rappelé, qualifiant ce texte d’« accord historique restrictif ».
