Un nouveau rapport du ministère italien des Affaires étrangères, publié le 10 novembre 2025 dans l’édition « Nouvelles des marchés extérieurs », confirme le rapprochement croissant entre l’Algérie et l’Italie.
Ainsi, le document met en lumière les raisons pour lesquelles Alger s’impose aujourd’hui comme une destination d’investissement privilégiée pour les entreprises italiennes. Il souligne que les relations bilatérales, qualifiées d’« excellentes », jouent un rôle central dans cette dynamique, dessinant les contours d’une véritable « dolce vita » diplomatique et économique entre les deux pays.
Des relations au beau fixe
En effet, le rapport rappelle d’abord que la qualité des liens politiques entre Alger et Rome constitue un moteur d’attractivité unique. La coopération se déploie dans des secteurs clés comme l’énergie ou la sécurité, notamment la lutte contre le terrorisme.
L’Italie jouit en Algérie d’un capital de confiance consolidé par des échanges politiques réguliers et des visites de haut niveau, dont celle du président Sergio Mattarella en 2021, perçue comme un moment fort dans la consolidation du partenariat. Cette stabilité diplomatique crée un climat serein, essentiel pour encourager les investissements directs et les projets industriels à long terme.
Une proximité géographique qui facilite les échanges
La proximité géographique entre les deux pays renforce également cette relation privilégiée. Grâce aux liaisons aériennes et maritimes fréquentes, l’Algérie est facilement accessible pour les opérateurs italiens qui trouvent dans ce marché voisin une porte d’entrée stratégique vers le continent africain. Le statut de l’Algérie en tant que plus vaste pays d’Afrique constitue un avantage logistique majeur, offrant un accès rapide, sécurisé et fluide à l’ensemble du territoire national.
Un marché à 47 millions d’habitants
L’Algérie représente en outre un marché dynamique de plus de 47 millions de consommateurs, dont près de la moitié est constituée de jeunes. Cette vitalité démographique soutient une demande croissante en biens industriels, équipements technologiques et produits européens. Pour les entreprises italiennes, ce contexte est porteur d’opportunités, car il garantit un environnement réceptif aux innovations et aux importations de technologies de pointe.
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Le rapport met également en avant la politique de diversification économique engagée par l’Algérie. Après des décennies de dépendance aux hydrocarbures, le pays s’efforce désormais de développer d’autres secteurs tels que l’industrie, l’agriculture, l’agroalimentaire, la mécanique, le tourisme ou encore les services. Cette transition ouvre un large champ de coopération avec l’Italie, qui dispose d’une expertise reconnue dans la machinerie, l’automatisation et les équipements industriels. L’augmentation des importations algériennes de biens d’équipement, dont l’Italie est l’un des principaux fournisseurs, illustre parfaitement ce repositionnement stratégique.
Des coûts énergétiques bas et une transition énergétique ambitieuse
L’un des autres atouts majeurs du marché algérien réside dans ses coûts énergétiques particulièrement compétitifs. Grâce à la politique de soutien social, les prix de l’électricité, des produits pétroliers et du gaz naturel demeurent accessibles, ce qui constitue un argument décisif pour les industriels italiens cherchant à optimiser leurs coûts de production. Cet avantage comparatif distingue l’Algérie de nombreux autres marchés africains et méditerranéens, renforçant encore son attractivité.
Des échanges commerciaux qui confirment une alliance stratégique
Par ailleurs, et malgré ses importantes réserves en pétrole et en gaz, l’Algérie a engagé ces dernières années une transition énergétique ambitieuse. Depuis la création d’un ministère consacré à cette question en 2020, le pays s’efforce de développer les énergies renouvelables, d’améliorer l’efficacité énergétique et de répondre à une demande intérieure croissante tout en préservant ses capacités d’exportation. Les potentialités solaires et éoliennes du territoire sont considérables et ouvrent la voie à des projets structurants dans lesquels les entreprises italiennes, dotées d’un savoir-faire solide en matière de technologies propres, sont appelées à jouer un rôle majeur.
Près sept milliards de d’euros d’échanges
D’ailleurs, les échanges commerciaux illustrent parfaitement la solidité du partenariat. Selon les données de l’Observatoire économique italien arrêtées au 13 octobre 2025, le volume des échanges bilatéraux a atteint 6,94 milliards d’euros au premier semestre 2025. L’Italie demeure le premier client de l’Algérie, absorbant 26 % de ses exportations, tout en occupant la troisième place parmi ses fournisseurs avec une part de 6,6 %.
Les exportations algériennes vers l’Italie sont dominées par le gaz naturel, qui représente plus de 84 % du total, suivi des carburants raffinés et du pétrole brut. De son côté, l’Italie a exporté vers l’Algérie plus de 1,454 milliard d’euros de produits au premier semestre, essentiellement des produits pétroliers raffinés, des machines spécialisées et des équipements industriels. Sur la même période, les importations italiennes depuis l’Algérie ont atteint 5,487 milliards d’euros, générant un excédent commercial de plus de 4 milliards d’euros en faveur d’Alger.
Une « dolce vita » méditerranéenne tournée vers l’avenir
Au terme de son analyse, le rapport affirme que la combinaison de relations politiques stables, d’une complémentarité économique éprouvée, d’un environnement énergétique avantageux et de la montée en puissance de secteurs émergents fait de l’Algérie un partenaire incontournable pour l’Italie. Dans un contexte méditerranéen en pleine recomposition, Alger apparaît plus que jamais comme un allié stratégique pour Rome. Ensemble, les deux pays tissent patiemment les contours d’une coopération apaisée, durable et mutuellement bénéfique, témoignant d’une véritable « dolce vita » méditerranéenne tournée vers l’avenir.
