Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu ce dimanche 5 novembre le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, indique un communiqué de la Présidence de la République.
Ainsi et selon ce dernier, ont également assisté à cette entrevue, le directeur de cabinet à la présidence de la République, M. Nadir Larbaoui, le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, ainsi que l’ambassadeur de l’Algérie à Paris, Saïd Moussi.
Pour l’heure, rien n’a filtré au sujet de l’objet de cette visite du locataire de la Place Beauvau à Alger, mais selon certains observateurs avisés, Moussa Gerald Darmanin, a fait le déplacement pour discuter de l’épineux dossier des ressortissants algérien visés par une Obligation de quitter le territoire Français (OQTF).
Éviter les « maladresses » du passé
Le choix de ce dossier n’est pas fortuit, car à partir de demain lundi 6 novembre, le projet de loi immigration, porté par Gérald Darmanin sera débattu au Sénat français.
En effet, ce projet de loi contient dans ses articles 9 et 10, notamment, des « assouplissements » pour faciliter le renvoi des personnes faisant l’objet d’OQTF dans leur reconduite à leur pays d’origine.
Si ce projet de loi venait à être adopté, il permettrait notamment d’élargir les expulsions aux étrangers arrivés en France avant l’âge de 13 ans ou encore à ceux résidant en France depuis plus de dix ans, et dans des cas plus larges, « en cas de comportement menaçant gravement l’ordre public » ou de violences intrafamiliales.
De ce fait et au vu de l’importance de la communauté algérienne établie en France, M. Darmanin aurait fait le déplacement à Alger, pour tenter de « rassurer » les autorités algériennes et éviter les malentendus et autres quiproquos survenus dans un passé pas si lointain.
En effet et pour rappel, le 2021, ce même Gerald Darmanin, avait indiqué que 7 730 obligations de quitter le territoire français ont été prononcées depuis janvier de la même année contre des ressortissants algériens. Un chiffre qui a été très vite démenti par Alger, poussant le chef de l’État à intervenir pour recarder sèchement Darmanin, en déclarant « Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge (…) n’y a jamais eu 7 000 [clandestins algériens], c’est complètement faux », avait réfuté le président de la République.
Aussi et au cours de cette rencontre, la visite du chef de l’Etat en France devait être évoquée. Reportée à plusieurs reprises et dont les motifs ont été donnés par le président de la République lors de sa précédente rencontre avec la presse nationale en aout dernier. Cette visite tant attendue des deux coté de la méditerranée est toujours à l’ordre du jour et la rencontre de ce dimanche devrait l’accélérer.
Le génocide à Gaza abordé
Autre sujet qui devrait figurer à l’ordre du jour de cette rencontre, celui de la situation dramatique à Gaza. Selon l’agence AFP qui cite une source proche du ministère de l’Intérieur français, « es échanges ont aussi eu lieu sur les conséquences de la crise qui touche le Moyen-Orient ».
En effet, même si le gouvernement français ne cache plus ses penchants en faveur de l’entité sioniste, il n’en demeure pas moins que le président Emmanuel Macron, a appelé à une « Conférence internationale pour Gaza », pour le 9 du mois en cours, tout en appelant à un « cessez-le-feu immédiat ».
Alger et Paris, ne s’accordent sur pratiquement rien au sujet de la catastrophe qui se déroule à Gaza et en Palestine occupée, et ont une vision diamétralement différente de la situation, or le seul point sur lequel ils peuvent se mettre d’accord, est celui du cessez-le-feu et la mise en place d’un corridor humanitaire en urgence.
Les autorités françaises redoutent plus que tout l’ « exportation » du conflit israélo-palestinien au sein de leur territoire. Il faut dire que la plupart des médias français et certains hommes politiques, notamment de la droite et extrême droite française, ne cessent de jeter de l’huile sur le feu, en ayant une position des plus « pro sioniste ».
D’ailleurs, vendredi dernier, le recteur de la Grande mosquée de Paris, s’est indigné en dénonçant la montée en puissance du discours « antimusulmans » en France, tout en déplorant la « libération progressive et inquiétante d’une parole essentialiste, stigmatisante, raciste et haineuse contre les musulmans » dans ce pays.
R.B

