Si dans les villes telles Draâ El-Mizan, Tizi-Gheniff, Draâ Ben Khedda ou encore Boghni, dans le sud de Tizi-Ouzou, les candidats au BEM et au Bac trouvent facilement des professeurs qui donnent des cours particuliers chez eux et souvent dans des garages que le ministre de l’Éducation nationale a jugé illégaux, les élèves de la commune d’Ait Yahia Moussa, dans la daira de Draâ El-Mizan, n’ont pas cette opportunité.
Ainsi et à moins de 45 jours des examens de fin d’année, les apprenants de cette municipalité rurale se démènent dans toutes les directions pour trouver une place chez ces professeurs qui souvent affichent complet.
Des parents en détresse !
« Dans notre village, nos enfants n’ont pas cette chance. Personne ne donne des cours chez lui. Même au niveau du chef-lieu communal , il n’ y a pas de place. Ces élèves n’ont pas la même opportunité que leurs camarades des villes « , confie un parent d’élève dont deux enfants sont scolarisés au lycée d’Ait Yahia Moussa.
Notre interlocuteur poursuivra en indiquant que « durant l’année scolaire, je n’ai pas les moyens de les placer chez des professeurs par exemple en ville. En plus de l’argent qu’il faudra verser pour les professeurs, il y aussi les frais de transport . Notre village se trouve à près de trente kilomètres de la ville de Draâ El-Mizan. Mais, pour cette dernière ligne droite vers l’examen du Bac, je dois me débrouiller pour leur trouver des places au moins pour les matières essentielles telles les mathématiques, les sciences de la nature et de la vie et les sciences physiques. C’est un sacrifice que je dois faire. Pour moi, quand mes enfants obtiendront leur Bac, c’est mon entière satisfaction », dit-il.
Divergences…
Certains se plaignent devant le manque de places dans leurs communes. « À Ait Yahia Moussa, il y a peu de places pour ces demandeurs de places notamment à l’approche des examens. Pour ma part, j’ai fait des mains et des pieds pour dénicher une place pour ma fille à Draâ Ben Khedda à quelques vingt-quatre kilomètres de chez nous pour seulement un mois », indique un autre parent d’élève qui appelle les responsables du secteur de l’éducation à interdire cette pratique qui ne permet pas l’égalité de chances pour tous. Et de donner son avis sur ce sujet: « les élèves des zones rurales sont privés de ce privilège par rapport à ceux des villes. L’idéal est que le ministre mette fin à cette pratique bien qu’ elle soit ancrée dans notre société depuis des années. C’est un sujet qui revient aux devants de la scène, personne n’a osé de prendre des mesures adéquates pour en finir définitivement ». D’aucuns suggèrent que ces cours soient réglementés.
« Pourquoi ne paye-t-on pas par exemple des jeunes universitaires qui auront la charge de donner ces cours aux élèves concernés dans les écoles primaires des villes et villages afin d’éviter cette disparité? « , s’interroge un autre parent d’élève.
Cela étant, les avis des uns et des autres sont à prendre en compte parce que la loi sur l’éducation garantit l’égalité des chances entre tous les élèves de notre pays.
A.O

