Le cancer du pancréas, longtemps resté dans l’ombre des cancers les plus médiatisés, émerge désormais comme l’une des menaces les plus pressantes pour la santé publique mondiale.
Les récentes données épidémiologiques soulignent une tendance alarmante et une prévalence en constante augmentation. Cette maladie, aux symptômes souvent vagues et à la détection tardive, représente un défi majeur pour les professionnels de la santé et les chercheurs.
Dans cette optique, un séminaire de formation continue organisé hier samedi 1er juin 2024, par le service de chirurgie hépatique, biliaire et de greffe hépatique de l’établissement hospitalier « 1er Novembre » d’Oran, en collaboration avec la faculté de médecine d’Oran et une équipe médicale renommée du Centre Hospitalier Universitaire de Reims, France, dirigée par les Professeurs Ali-Reza Kianmanesh, Rami Rhaiem et Tullio Piardi, spécialistes en chirurgie hépatobiliaire et pancréatique, a mis en lumière l’urgence d’une action concertée.
Les interventions des experts, notamment du Professeur Tabti Ben Ali, chef du service de chirurgie hépatique, et du Professeur Benkadach Aïcha, oncologue à l’EHU 1er novembre, ont souligné l’ampleur croissante de ce défi de santé publique.
Des statistiques alarmantes présentées
Le Professeur Benkadach Aïcha, oncologue, a fait état d’une augmentation constante du nombre de nouveaux cas de cancer du pancréas, atteignant en moyenne deux patients par jour enregistrés par l’établissement hospitalier universitaire 1er novembre qui prend en charge les malades de toutes les wilayas de l’Ouest du pays.
Soulignant la rapidité de progression et l’agressivité de cette maladie, en particulier chez les patients diabétiques, le Professeur Benkadach Aïcha a insisté sur l’urgence d’une « réponse efficace et concertée » pour faire face à ce défi majeur de santé publique.
Dépistage précoce: la clé de la guérison
« Le cancer du pancréas reste l’un des cancers les plus mortels, tant au niveau mondial qu’en Algérie. Cette maladie connaît une forte augmentation.Le diagnostic précoce de cette maladie est très important pour une bonne prise en charge, d’où la nécessité d’une sensibilisation accrue, en particulier auprès des étudiants en médecine, des médecins généralistes et des spécialistes de différents domaines. Le traitement du cancer du pancréas repose principalement sur la chirurgie, complétée par la chimiothérapie, nécessitant également la collaboration d’autres spécialistes, notamment les endoscopistes . L’objectif de la rencontre est de favoriser le partage d’expériences et d’expertise. Pour cela, nous avons invité des experts internationaux », a-t-elle précisé. Et d’ajouter « Il est important de souligner les facteurs de risque connus, tels que le diabète et l’alimentation, et de promouvoir le dépistage précoce », a-t-elle souligné.
Deuxième cause de décès par cancer d’ici 2030
« Le cancer du pancréas, aujourd’hui classé comme le septième cancer le plus mortel dans le monde, est sur le point de devenir la deuxième cause de décès par cancer d’ici 2030, en raison de sa prévalence grandissante », a indiqué de son côté, le Professeur Tabti Ben Ali, chef du service de chirurgie hépatique, biliaire et de greffe hépatique au niveau de l’établissement hospitalier « 1er Novembre ». Il a également mis en lumière l’importance de ce séminaire continu pour la formation post-graduée des médecins.
Ces interventions mettent en évidence l’importance cruciale de la formation continue et de la sensibilisation sur le dépistage précoce dans la lutte contre le cancer du pancréas.
Une plateforme de partage et de veille
En effet ce rendez-vous, ayant regroupé environ 240 participants de différentes spécialités médicales, a représenté une plateforme pour le partage des connaissances et le maintien d’une veille sur les dernières avancées en matière de cancer du pancréas.
La rencontre, a également offert une opportunité précieuse pour les professionnels de la santé de renforcer leurs compétences et de mettre en place des stratégies de prise en charge optimales pour les patients affectés par cette maladie grave et souvent sous-estimée. Des médecins de diverses spécialités telles que la chimiothérapie, la médecine interne, la gastro-entérologie, la réanimation chirurgicale, l’imagerie médicale et la biochimie étaient également présents.
M.H