Le mouvement de grogne qui affecte les diverses facultés de médecine du pays, fait tâche d’huile.Ainsi, après Oran, Alger, Constantine pour ne citer que celles-ci, les étudiants de la faculté de Médecine de Tizi-Ouzou ont rejoint le mouvement national de protestation en suspendant leurs activités pédagogiques.
En effet, es étudiants et les internes de la faculté sont donc en grève illimité depuis hier, après l’expiration de préavis déposé auprès des services concernés, le 17 octobre dernier.
L’authentification des diplômes en ligne de mire
Les étudiants ont, dans leur plateforme de revendication, énuméré plusieurs doléances dont l’authentification des diplômes en demandant l’arrêt immédiat du blocage de l’authentification des diplôme qui, selon eux, n’est pas une solution ni à court, ni à long terme, afin que les diplômés puissent réaliser des équivalences à l’étranger et accéder à des opportunités internationales. Ils ont également soulevé le nombre croissant des étudiants en 1er année. « Nous demandons l’adoption d’un numérus clausus afin de limiter le nombre d’étudiants admis en première année médecine, dans l’objectif d’améliorer la qualité de formation». Les grévistes ont également demandé l’augmentation des bourses et les primes d’internat. « Nous demandons l’augmentation des bourses pour les étudiants en médecine et la création d’un présalaire interne», ont-ils exigé.
Dans le volet relatif aux conditions de vie des étudiants, ils ont relevé la détérioration des conditions dans les résidences universitaires et exigeons des solutions rapides à ces problèmes.
L’équivalence exigée
Dans leur plateforme de revendication, les étudiants en médecine et interne réclament l’intégration des facultés de médecine algérienne à la Worde federation for Medical Education (WFME) avant 2025, afin que les diplômés puissent réaliser des équivalences à l’étranger et accéder à des opportunités à l’étranger.
Au final, les étudiants protestataires ont soulevé le nombre insuffisant de postes de résidents, disponibles et demandent une réponse rapide à leurs revendications. « On espère une réponse rapide à nos revendications et restons ouvert à toute discussion visant à trouver des solutions adaptés », ont-ils affirmé, tout en menaçant, en l’absence de prise en charge de ces revendications, de « rejoindre nos camarades d’Oran, Blida et de Setif pour une grève nationale».
Les mesures de Baddari rejetées
Dans une énième tentative de calmer les protestataires, le ministre de l’Enseignement supérieur, M. Kamel Baddari, a fait de nouvelles propositions aux étudiants, tout en les appelant à la «raison».
Ainsi et dans un post épinglé sur sa page Facebook officielle, le ministre a annoncé «l’activation» du système d’indemnisation spécial pour les stages au niveau des hôpitaux au profit des étudiants en fin de cycle, et ce, conformément à l’article 10 du décret exécutif 13-306 : « Les étudiants stagiaires bénéficieront d’une prime quotidienne de 500 DA pour le repas…etc», a-t-il affirmé.
En outre, Kamel Baddari, a annoncé l’acquisition d’un «cartable» contenant les outils pédagogiques nécessaires pour l’ensemble des étudiants inscrits en troisièmes années aux départements de chirurgie dentaire. « Ces mesures seront appliquées au titre des exercices du mois d’octobre, novembre et décembre 2024, dans la limite des budgets disponibles. L’opération se poursuivra au titre de l’exercice financier de la prochaine année. Des directives ont déjà été adressées aux établissements universitaires pour l’application de ces mesures », a-t-il en outre assuré. Toutefois et selon les organisateurs de cette grogne, les mesures du ministre ne «sont pas satisfaisantes», car elles éludent la principale revendications des étudiants, à savoir l’authentification des diplômes.
K.T