L’Algérie et le Royaume d’Arabie Saoudite se sont positionnés en tête des plus grands accords gaziers signés dans le monde au cours du mois d’octobre 2025.
Ainsi, ces transactions majeures, impliquant des milliards de dollars d’investissements, soulignent une stratégie commune visant à attirer des capitaux étrangers massifs pour le développement accéléré de gisements, tout en assurant une maîtrise nationale des ressources. Au total, six pays arabes ont mobilisé plus de 20 milliards de dollars sur ce seul mois.
Un contrat historique pour Illizi Sud
L’Algérie a été le théâtre d’un accord d’investissement colossal entre sa compagnie nationale, Sonatrach, et l’entreprise saoudienne Midad Energy North Africa, une filiale de Midad Holding. Cet accord, structuré sous la forme d’un contrat de partage de production pour l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures dans le périmètre contractuel d’Illizi Sud, s’étend sur une durée de 30 ans (renouvelable pour 10 années supplémentaires), avec une période de recherche de 7 ans.
Lire Aussi : Hydrocarbures : Alger et Ryad scellent un projet titanesque
● Montant de l’investissement : Le partenaire saoudien financera 100 % des opérations d’exploration et de développement, pour un montant total d’environ 5,4 milliards de dollars, dont 288 millions de dollars américains alloués aux investissements de recherche.
● Contrôle National : Sonatrach conservera son rôle d’opérateur, assurant ainsi la maîtrise nationale de l’exploitation, tandis que l’État percevra redevances et taxes. Midad, de son côté, assume le risque financier.
● Objectif de Production : La production cumulée visée est de 993 millions de barils équivalent pétrole (BEP), comprenant notamment 125 milliards de mètres cubes de gaz destinés à la commercialisation.
Le projet phare d’Al-Jafoura à 11 MDS $
De son côté, l’Arabie Saoudite a levé 11 milliards de dollars pour le développement du gisement de gaz de schiste d’Al-Jafoura. Ce gisement, le plus grand non associé du royaume avec des réserves certifiées de 229 000 milliards de pieds cubes, est un pilier de la stratégie saoudienne de transition énergétique.
● Financement Massif : L’intégralité du développement est financée par un consortium de poids, incluant le Fonds d’investissement public saoudien (PIF), Mubadala, le fonds souverain singapourien GIC, et le Fonds arabe de l’énergie.
● Ambition Stratégique : L’objectif est de porter la production nationale de gaz de 18 à 28 milliards de pieds cubes par jour d’ici 2030. Cette augmentation permettra de réduire l’utilisation du pétrole dans la production d’électricité, libérant ainsi des volumes supplémentaires de brut pour l’exportation.
Autres stratégies dans le monde arabe
Quant aux autres acteurs régionaux, l’approche varie considérablement. L’Égypte se positionne stratégiquement comme un hub de liquéfaction, comme en témoigne son accord avec Chypre pour acheminer le gaz du bloc Chronos vers l’Europe via ses terminaux d’Idku et Damiette, sans compter les projets de BP visant à augmenter la production de 800 millions de pieds cubes par jour d’ici 2027.
Lire Aussi : Investissements : Jereh Oil & Gas met les gaz en Algérie !
De son côté, le Qatar consolide sa domination sur le marché asiatique, notamment en signant un contrat pour exporter un million de tonnes par an de GNL vers l’Inde sur 17 ans, à compter de 2026. Enfin, l’Irak concentre ses efforts sur l’autosuffisance électrique d’ici 2028, en s’attaquant au problème du torchage avec l’installation d’une unité flottante de stockage et regazéification pour valoriser ses 18 milliards de mètres cubes de gaz brûlé chaque année.
La forte mobilisation de capitaux en octobre, notamment en Algérie et en Arabie Saoudite, confirme que ces deux nations sont en train de jouer un rôle déterminant dans le remodelage de l’échiquier énergétique mondial. Leur approche, mêlant attrait des investissements massifs et maintien de la souveraineté opérationnelle, est scrutée par l’ensemble de l’industrie.
