Ahmed Attaf au Washington Post : L’option militaire « n’a jamais rien apporté de bon »

Ahmed Attaf au Washington Post : L’option militaire « n’a jamais rien apporté de bon »

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger, M. Ahmed Attaf, a accordé un long entretien au Washington Post, dans lequel il est revenu notamment sur la situation au Niger. 

« Ils ont détruit la Libye, puis ils ont quitté »

En effet, le MAE algérien, a encore une fois exprimé la position de l’Algérie sur la question, en affirmant qu’une intervention militaire n’a « jamais rien apporté de bon ». 

« La première chose que je dirais, c’est que personnellement, et beaucoup en Algérie, je ne vois aucun exemple d’intervention militaire dans des cas comme celui-ci qui ait réussi », soutiendra M. Attaf. 

Ce dernier, a rappelé les exemples de la Libye, un pays dévasté par la guerre, laquelle a été amorcée par une intervention militaire.  « Nous avons dans notre voisinage l’exemple de la Libye qui s’est avéré catastrophique pour toute la région, et nous en payons le prix » a-t-il déploré. 

Et d’ajouter « ceux qui ont mené l’intervention étrangère ont quitté le pays. Et ils nous ont laissés avec cette tragédie, avec cette crise sur les bras ». 

Sanctions internationales : Les « fortes réserves » de l’Algérie 

Interrogé au sujet des préoccupations de l’Algérie quant à la situation au Niger et son impact sur toute la région du Sahel, Ahmed Attaf, s’est montré direct et n’a pas usé de langue de bois 

«  Nous avons de très fortes réserves ! Dans cette région, le Mali et le Niger, ces populations du côté nigérien de la frontière, elles viennent se faire soigner dans nos hôpitaux. Ils viennent dans notre région pour le commerce, le tourisme, les produits vitaux. Comment pouvez-vous appliquer des sanctions à cela? », s’est-il interrogé. Et d’enchaîner « Vous fermez votre frontière et dire aux gens : « Vous devez mourir de l’autre côté ; vous n’avez pas accès à mes hôpitaux. Qui peut faire ça ? », s’est-il également offusqué.

Les « défis du Sahel »

S’agissant de la situation au Sahel. Attaf  a tenu à faire quelques « éclaircissements »

« Au Niger il y a cette fameuse zone, appeler la zone des trois frontières, très connu pour ses grandes concentrations de groupe de terroristes , et en vérité en Algérie quand il est sujet du Sahel, nous avons cessé de parler de groupe armé, mais on parle bien d’armée de terroristes », a-t-il signalé.

Et de préciser « Ils ont gagné un nouveau niveau de degré d’activité, que ce soit en termes de personnes ou en termes d’équipement. Et nous sommes en train de de nous charger dans la région d’armée des terroristes qui menace directement le Burkina Faso, Mali , quelque zone du Chad et le Niger. Et les Américains ont exactement la même évaluation, que la situation est très sérieuse, et requiert une importante coordination ,ou une proche coopération entre les pays dans la zone, pour arriver à bout de ce défi »,

Relations algéro-américaines : Le satisfecit d’Ahmed Attaf

Au sujet des relations algéro-américaines, le chef de la diplomatie algérienne, soulignera le fait que la « qualité des relations entre deux pays » est jugée par le « niveau du dialogue », lequel est selon M. Attaf « élevé ». 

Il a rappelé, dans ce sens, que « nombreux hauts responsables américains s’étaient déplacés en Algérie durant cette année ». Ce qui signifie, d’après lui, que les deux parties se consultent sur « de nombreux dossiers ». Chose qui s’explique, a-t-il ajouté, par les zones de tension qui s’étendent « de la mer rouge à l’Atlantique », citant le Soudan, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso, le Mali et le Sahara Occidental.

R.B/M.M

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