Pratiquement dix ans sont passés depuis la première tentative « avortée » d’entamer les premières explorations des gisements de gaz de schiste en Algérie. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et la donne géopolitique, ainsi que les méthodes de son extraction ont grandement évolué.
Ainsi et à l’heure où la sécurité énergétique mondiale connaît des bouleversements majeurs, l’Algérie s’affirme plus que jamais comme un acteur stratégique sur l’échiquier des hydrocarbures.
Dans ce contexte, une nouvelle perspective se dessine à l’horizon avec l’intérêt manifeste d’ExxonMobil, mastodonte américain du secteur pétrolier, pour les gisements algériens. Cette multinationale, reconnue pour son expertise dans l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, pourrait apporter un nouveau souffle aux ambitions nationales de diversification des ressources énergétiques.
Des signaux encourageants
En effet, si les discussions n’en sont qu’à leurs prémices, les signaux d’un potentiel rapprochement entre le groupe américain et l’Algérie se multiplient, laissant entrevoir la possibilité d’un partenariat stratégique d’envergure dans l’exploitation des ressources non conventionnelles.
Ainsi, suite à sa participation au Salon NAPEC 2024 à Oran, John Ardill, vice-président chargé de la recherche et de la prospection chez ExxonMobil, s’est exprimé sur les perspectives énergétiques de l’Algérie à travers sa page LinkedIn. Dans son message, le responsable met en avant la position stratégique de l’Algérie dans le secteur énergétique, particulièrement grâce aux collaborations engagées avec des majors pétrolières comme ExxonMobil pour le développement des ressources non conventionnelles.
L’Algérie, futur leader ?
Le vice-président d’ExxonMobil souligne l’ambition de l’Algérie de consolider son rôle de fournisseur principal de gaz vers l’Europe, tout en développant sa filière hydrogène. Ces objectifs s’inscrivent dans la lignée d’un protocole d’accord conclu en mai dernier entre ExxonMobil et Sonatrach, visant une coopération « mutuellement bénéfique » sur l’ensemble de la chaîne de valeur des hydrocarbures en Algérie.
Dans sa publication, Ardill affirme : « Aujourd’hui, l’Algérie continue de jouer un rôle de leader dans l’approvisionnement énergétique, en collaborant avec de grandes compagnies pétrolières comme ExxonMobil pour exploiter des ressources non conventionnelles », évoquant ainsi la possibilité d’exploiter le gaz de schiste.
La Sonatrach n’est pas contre
Si l’Algérie n’a pas encore pris de décision officielle concernant l’exploitation de cette ressource, Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, s’est montré ouvert à cette perspective. Lors d’une conférence de presse au NAPEC 2024, il avait déclaré : « L’Algérie développera tous types d’hydrocarbures, sans distinction entre gaz conventionnel et non conventionnel ».
Le PDG de Sonatrach a également relativisé les différences techniques entre les types d’exploitation : « C’est un gaz comme un autre », a-t-il indiqué.
Cette position représente une avancée significative dans la politique de diversification énergétique algérienne, et l’ensemble des acteurs du secteur suivent attentivement l’évolution de ce dossier concernant l’exploitation des ressources non conventionnelles.
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