Si la rencontre amicale entre la Suède et l’Algérie disputée dans l’après-midi de ce mardi 10 juin 2025, n’avait qu’un seul mérite, il serait celui d’avoir mis à nu les lacunes de l’Équipe nationale algérienne.
Ainsi, ce match test joué au Friends Arena de Solna, a démontré que beaucoup reste à faire pour le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, afin de mettre en place une équipe compétitive pour la Coupe d’Afrique des nations (Maroc) et les éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
Une équipe amorphe et sans âme
En effet, exit le Rwanda, le Mozambique et le Botswana, cette fois-ci, les camarades de Mahrez ont eu à croiser le fer contre une équipe européenne en pleine reconstruction. Menée par le jeune et néanmoins talentueux, Yasin Ayari ( 21 ans), la Suède du coach danois Jon Dahl Tomasson, n’a fait qu’une bouchée de l’Algérie. Il faut dire que les Verts, étaient méconnaissables.
Aucun fond de jeu, aucune tactique, pas l’ombre d’une équipe digne de ce nom. Une équipe nationale amorphe à l’image de son sélectionneur Vladimir Petkovic, qui visiblement donnait l’impression d’admirer le spectacle offert par l’équipe adverse. Ni Ryad Mahrez, ni le néo-Citizen Rayan Aït Nouri et encore moins le transparent Saïd Benrahma, n’ont pu faire la différence face à une coriace et séduisante équipe suédoise.
La Suède s’est présentée sur le terrain avec de nombreux absents (Gyökeres, Isak, Bergvall, Kulusevski, Elanga), mais le sélectionneur Jon Dahl Tomasson conservait son schéma en 3-5-2, tout en alignant un onze inédit avec notamment Viktor Johansson dans les buts à la place de Robin Olsen.
Du côté des Fennecs du Désert, Vladimir Petkovic a fait face aux absents (Abdelli, Guitoune, Amoura, Belaili et Tougai), en opérant des changements dans le onze. Dans un système proche du 4-3-3, il optait pour Anthony Mandréa dans les buts à la place d’Oussama Benbout, tandis qu’Ismaël Bennacer prenait la place de Nabil Bentaleb au milieu, et que Saïd Benrahma remplaçait Youcef Belaïli sur l’aile gauche.
Sema atomise les Verts !
Lors de la première période et en dépit la grosse pression d’Amine Gouri et ses partenaires, les Suédois arrivent à combiner entre les lignes et à se donner de l’air. Le résultat était au rendez-vous, puisque à la 14′ et sur une touche et dans les airs, Larsson retrouve intelligemment Sema qui tire directement du pied droit. Le ballon file au fond du but algérien.
Ce même Sena, très en forme, s’est offert un deuxième but à la 39′, très bien servi par Bernhardsson, il joue son duel contre Mandi avec un joli passement de jambes avant d’enchaîner sur une frappe piégeant un Mandrea très peu inspiré. À la pause, l’Algérie est menée 0-2 et ce n’est pas terminé !
En seconde période, les coéquipiers de Ramy Bensebaini étaient assommés par le suédois Sema. Ils éprouvaient toutes les peines du monde à faire circuler le ballon en offrant ce dernier aux suédois. Nerveux, crispés et frustrés, les algériens commettent des fautes, énormément de fautes, jusqu’à la 48′, où Bensebaini commet un tacle en pleine surface de réparation adverse. Penalty !
Ken Sema, encore lui, se charge de le transformer et s’offre un triplé. Le Suédois prend à contre-pied Mandrea pour mener 3-0 dans cette rencontre. L’homme le plus expérimenté de la sélection avec 28 apparitions s’offre son premier triplé de sa carrière… contre l’Algérie. Six minutes plus tard, Saletros exécute un formidable coup franc, loge dans la lucarne gauche de Mandrea pour le 4-0 en la faveur de la Suède.
Un réveil tardif…
Vers la 60’ Petkovic procède (enfin) à plusieurs changements qui portent leurs fruits. Puisque, les Fennecs du Désert se déchaînent et parviennent à renverser les Suédois en inscrivant trois buts, par l’entremise de Bennacer d’un tir puissant (64′), avant que Benzia de marque le 2e but (71′). Et ce n’est pas fini, Gouiri parvient à obtenir un pénalty que le revenant Bentaleb exécute avec succès (87′). Les Verts étaient proches de légalisation dans les dernières secondes sur cette tête de Baghdad Bounedjah, mais le ballon rase la barre transversale. Un bon test pour les poulains de Petkovic face à une très bonne sélection Suédoise.
Quand Petkovic fait du Belmadi !
En dépit de cette « révolte » des Verts, ils s’inclinent sur le score de 4-3 et le responsable de cette débâcle, notamment en première période, est tout désigné : Vladimir Petkovic. Ce dernier, est entrain de commettre les mêmes erreurs que son prédécesseur, Djamel Belmadi.
Comment ? Eh bien, au lieu de tenter de rajeunir son effectif et faire confiance aux jeunes, à l’instar du virevoltant Ibrahim Maza, Petkovic persiste à s’entêter à faire confiance aux Bounedjah, Benrahma et Mandi. Même mené 3-0 à la mi-temps, Petkovic n’a pas « osé » effectuer le moindre changement.
Face à un Mahrez en méforme, un Benrahma « carbonisé » et un milieu de terrain désorganisé, sans oublier une défense aussi perméable qu’une passoire, Petkovic restait impassible, incapable d’incorporer et d’injecter du « sang neuf », dans une équipe nationale dépassée par les événements.
D’ailleurs et signe que cette lourde défaite est à mettre au passif du coach national, ce dernier, quand il a eu enfin le « courage » d’effectuer les changements nécessaires, les Verts ont immédiatement repris des couleurs.

