La France sombre dans le chaos

Au 3e jour d’émeutes après l’assassinat du jeune Nahel par un policier : La France sombre dans le chaos

La France est dans la tourmente ! Ainsi, après la « bavure » policière qui a coûté la vie à au jeune franco-algérien Nahel le 27 juin dernier, l’Hexagone est ébranlé par de violentes émeutes depuis trois jours. Ce vendredi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que 667 personnes avaient été interpellées à la suite des émeutes de la nuit. 249 policiers et gendarmes ont été blessés d’après le ministère.

Devant la vague de répression policière qui s’abat sur les protestataires, lesquelles recalment justice pour le jeune Nahel, l’Organisation des Nations Unies (ONU) vient d’épingler les autorités françaises au sujet du « racisme et la discrimination » au sein de l’institution policière française. 

La France dans le viseur de L’ONU 

En effet, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a déclaré à l’agence AFP que « C’est le moment pour le pays ( France, NDLR)) de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre », a-t-il dit. Un sévère rappel à l’ordre pour la France, laquelle s’est érigée en chantre des droits de l’Homme et « donneuse de leçons » en la matière. Ainsi donc, la réaction de l’ONU sonne comme un avertissement face aux abus chroniques des forces de police française, lesquelles ont été épinglées par plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, pour « brutalité extrême » et « discrimination » à l’égard des communautés étrangères établies en France.

L’Allemagne et la Norvège « inquiets » 

Signe que l’Hexagone n’est plus un pays sûr en ces temps d’émeutes, plusieurs médias allemands, rapportent que Berlin observe « avec une certaine inquiétude ce qui se passe en France », a déclaré ce vendredi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, à propos des émeutes déclenchées par la mort d’un adolescent tué par un policier. Interrogé par l’AFP lors d’un point presse régulier à Berlin, M. Hebestreit a, par ailleurs, déclaré qu’il n’avait pour l’instant pas d’indication d’une annulation de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron en Allemagne, prévue entre dimanche soir et mardi. De son côté, la Norvège a appelé ce vendredi ses ressortissants actuellement en France à éviter les rassemblements de foule en raison des violences urbaines. « Il y a eu ces derniers jours des émeutes dans plusieurs endroits en France, y compris à Paris », écrit le ministère des affaires étrangères norvégien dans un SMS envoyé aux voyageurs norvégiens qui se sont enregistrés sur une application des autorités. « Les voyageurs norvégiens sont invités à prendre toutes les précautions nécessaires, de même qu’à se tenir à l’écart des grands rassemblements de foule et des manifestations », précise-t-il.

Dictature partisane 

Les parties politique de droite et d’extrême droite française, au lieu de condamner sans ambages « le crime » commis à l’encontre du jeune Nahel, se sont permis dans un premier temps, de qualifier la victime de « voyou » et « délinquant », avant de faire un rétropédalage sous la pression de la rue. Pire, Eric Zemmou et Eric Ciotti, deux hommes politiques français connus pour leurs idées extrêmes, n’ont pas hésité à exiger l’application de l’état d’urgence, face aux émeutes qui secouent leur pays. « Rien n’excuse la violence des casseurs. Rien n’excuse la loi des bandes et leur dictature de la peur. Emmanuel Macron doit le comprendre », a ainsi interpellé le chef de file des députés LR Olivier Marleix, avant de prôner à son tour la mise en œuvre de moyens exceptionnels : « Comme Jacques Chirac en 2005, il doit proclamer l’état d’urgence ». De son côté, le président LR du Sénat Gérard Larcher, admettait sur la chaîne française d’information LCI que « si cela apparaît nécessaire qu’on le déclenche dans certains périmètres : il faut être efficace ». L’état d’urgence est prévu pour durer 12 jours et permet aux préfets d’instaurer un couvre-feu, de fermer certains lieux voire d’autoriser des perquisitions de jour comme de nuit. Autant d’éléments qui indiquent clairement que la France de 2023 bascule dans la dictature partisane et le racisme à l’égard des communautés étrangères.

Les magistrats refusent d’être instrumentalisés

Face à ces dérives, le gouvernement d’Emanuel Macron, se retrouve littéralement impuissant et au lieu de prôner l’apaisement et privilégier la sagesse, il a choisi d’«instrumentaliser la justice », afin de tenter de circonscrire la propagation des protestations. Une vaine tentative, puisque le syndicat français des magistrats, a refusé ce vendredi matin d’être le « pompier de service ». En effet et dans un communiqué publié ce vendredi 30 juin, au titre sans équivoque: « Mort de Nahel : ce n’est pas à la justice d’éteindre une révolte », les magistrats français refusent d’être instrumentalisés à des fins politiques. « Hier laxiste, endoctrinée, politisée, accusée de tous les maux, la justice serait donc de nouveau parée de ses vertus pacificatrices ? », ironise le syndicat. Et d’ajouter « Ne nous y trompons pas. Cette rhétorique du « respect du travail de la justice », par le Gouvernement, le chef de l’État, certains syndicats de police et tous les détracteurs habituels de l’indépendance de la justice ne sert qu’un objectif : celui de ne pas regarder en face la question systémique que soulève, une fois encore, la mort d’un adolescent d’un quartier populaire sous les balles de la police ». Mieux et contrairement à la classe politique française, notamment la droite, le syndicat des magistrats ne cherche pas à se voiler la face, en admettant que « la question que pose la mort d’un adolescent tué par un policier après un refus d’obtempérer est bel et bien politique ». Pour les magistrats français, la justice  « ne doit pas se laisser emporter par ce réflexe de criminalisation des victimes complaisamment relayé par certains médias », relèvent ils. Enfin, le communiqué des magistrats note un fait grave « la construction d’un ordre policier », qui se met en place en France. « L’autorité judiciaire pâtit, loi après loi, de la construction d’un ordre policier qui rogne sur les droits et libertés des citoyens, les prive de l’accès à la justice et empêche un réel contrôle judiciaire de la police, au nom de la sécurité », déplorent les auteures du document. 

R.B

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