Par Rabah KARECHE
Pour Boubakar Sidi Boumédiène, enseignant et spécialiste en géopolitique à l’université de Tamanrasset, l’Algérie joue un rôle pivot et central dans le processus de stabilisation du Sahel africain. Plus explicite, il livre pour Just-infodz, une analyse mettant ce pays-continent au rang des nations influentes sur le plan territorial et régional.
Une position qui repose, selon notre interlocuteur, sur l’héritage historique du soutien inconditionnel d’Alger aux mouvements de libération à travers le continent noir, depuis 1970. Ce qui fait de l’Algérie un organisme fiable pour les communautés et les gouvernements en quête d’indépendance et de paix.
Un rôle de » leader géopolitique » assumé
En effet, M Boubakar Sidi Boumédiène, rappelle ainsi que l’Algérie a toujours assuré et assumé sa mission de leader géopolitique dans la gestion des affaires régionales, mais surtout dans ses efforts consentis dans la perspective d’établir un ordre économique continental juste, en s’opposant ouvertement aux idées colonialistes et néocolonialistes.
Et de poursuivre que le recours de l’Algérie à une approche de non-ingérence dans les affaires intérieures des États lui a également valu le rôle de médiateur crédible par les factions en conflit, particulièrement au Sahel africain.
Le Sahel, un » fief criminel » à assenenir
Ainsi, sa voix a été entendue, ainsi que les efforts de sécurité que la diplomatie algérienne cherche à mettre en place grâce à la coordination des opérations de sécurité, notamment dans le cadre des activités menées par le Bureau des opérations conjointes avec le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie en 2009, et ce dans le but de concentrer et de coordonner les efforts de lutte contre le terrorisme à même de tarir ses sources de financement, lesquelles sont principalement liées au crime organisé et à l’immigration clandestine.
« Toutes ces menaces sont combinées dans ce vaste territoire géographique, qui semble devenir un fief propice pour ces criminels en raison des difficultés constatés dans le contrôle et le suivi de la sécurité dans cette immensité saharienne », a-t-il souligné.
Notre interlocuteur n’a pas manqué de rappeler les ambitions de l’Algérie qui a récemment cherché à élaborer une approche globale de ces menaces entre des forces militaires solides et la coordination du renseignement et des outils souples, à savoir des projets de développement et le soutien appropriés et adaptés aux programmes de développement des zones frontalières.
L’université en « rempart » scientifique
Boubakar Sidi Boumédiène, est également revenu sur le rôle de l’université portant essentiellement sur l’orientation des politiques gouvernementales dans le cadre de recherches scientifiques et des rencontres internationales visant à créer un espace de communication entre l’Université et son environnement, en soumettant des recommandations à cet égard par des spécialistes.
Entre autres recommandations on peut citer la nécessité d’accélérer l’adoption d’une approche multidimensionnelle (politique, militaire, économique, sociale et culturelle), pour pouvoir faire face à toutes formes de menaces, ainsi que la mise en place d’un espace de dialogue sécuritaire avec les principaux acteurs et les partenaires de sécurité régionale en présence de la société civile pour, au mieux, exploiter l’héritage historique des relations intercommunautaires et sociales et du coups renforcer le front intérieur de la résurgence.
R.K
