La wilaya de Bouira, ferme la page du wali Lâamouri Abdelkrim, pour ouvrir celle de Mme Houria Aggoune, la nouvelle première magistrate de la wilaya.
Ainsi et comme le veut la coutume, c’est le jeudi 6 octobre 2025, que le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, M.Saïd Sayoud, qui s’est déplacé à Bouira, afin de procéder à l’installation de Mme Aggoune.
La « dame de fer » de Bouira
En effet, cette dernière, qui était au même poste dans la wilaya de Guelma, aura la lourde tâche de redynamiser la wilaya de Bouira, laquelle peine encore à émerger. Mme Aggoune, qui a été surnommée par le ministre Sayoud de « dame de fer » , en référence à l’ancienne Première ministre britannique Margaret Thatcher, du fait de sa rigueur dans la gestion des affaires publiques, devra, après un temps d’acclimatation se pencher sur nombre de dossiers en suspens et autres défis.
À quand des investissements d’envergure ?
Tout d’abord, l’investissement. Certes, la zone industrielle de Sidi Khaled, relevant de la commune d’Oued El-Bardi, est pour ainsi le faire-valoir de Bouira en la matière. Néanmoins et de l’aveu même du président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune, cette zone industrielle ne génère pas le nombre d’emploi escompté.
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De plus et hormis le secteur pharmaceutique et l’usine de motos VMS, la wilaya de Bouira peine encore et toujours à être « attractive » pour des investissements d’envergure, contrairement à des wilayas limitrophes, telles que Béjaïa, Bordj Bou Arreridj, ou encore M’Sila, qui abritent des complexes industriels de dimension nationale et internationale.
La wilaya de Bouira, et en dépit de son statut de « carrefour » économique du pays, reste irrémédiablement à la traîne en matière d’investissement à haute valeur ajoutée. Elle demeure cantonnée aux usines de papier hygiénique, peintures et autres mini complexes à la dimension locale.
Bouira, une wilaya où on végète!
Ensuite, l’hygiène publique. La wilaya de Bouira, reste irrémédiablement sale, notamment en son chef-lieu. En effet, tout n’est qu’immondices, insalubrité et déchets en tous genres. Le quartier dit de la « Rue de France », en est l’exemple édifiant. Ce quartier est livré à lui-même. Et pour cause, de bout en bout de ce quartier, les immondices jonchant le sol, la chaussée détériorée et la route cabossée, font partie du paysage… Le marché de fruits et légumes est une véritable décharge à ciel ouvert.
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En parallèle de l’hygiène, la wilaya de Bouira, manque cruellement d’espaces verts. Ces derniers, et autres jardins publics, à travers la wilaya de Bouira, sont complètement à l’abandon. Les citoyens, n’ont aucun endroit pour se détendre. Pis, les rares espaces de détente, sont en proie à une dégradation effarante. Aussi bien à Lakhdaria, Ain Bessam, M’Chdellah, Bouira, pour ne citer que ceux-là, les jardins publics se sont transformés en des lieux mal famés, où les délinquants de tous bords, ont élu domicile. Les détritus en tous genre, s’y entassent au vu et au su de tous. Bref, ces espaces sont tout, sauf des endroits de détente et de loisirs.
Le « rêve » d’un CHU à Bouira à concrétiser
L’autre défi de Mme Aggoune, consiste à concrétiser le « rêve » de la population en offrant à Bouira un Centre hospitalo-universitaire ( CHU). Son prédécesseur s’y est engagé, sans pour autant y parvenir. Implanter un CHU à Bouira ne fait pas sur la base de « supplications » de certains élus à l’intention du ministre de l’intérieur, mais plutôt repose sur un dossier bien ficelé présenté au gouvernement.
Ce dossier devra remplir certains critères et le plus important, voire indispensable, la création d’une faculté de médecine au sein de l’Université Akli Mohand Oulhadj. Ensuite, offrir les garanties nécessaires pour que ce CHU puisse couvrir l’ensemble des spécificités et offrir toutes les commodités indispensables. Le chantier d’un CHU, par son ampleur, ses exigences en équipements, en personnel qualifié et en adossement universitaire, nécessite un écosystème sanitaire stable et fonctionnel. Ce n’est, à ce jour, pas le cas à Bouira.
L’ancien wali de Bouira, a pour ainsi dire « assaini » la situation de certains projets d’hôpitaux qui étaient en souffrance, notamment à M’chdellah, Ain Bessam et Bordj Okhries, Mme Houria Aggoune, devra quant à elle, user de persuation et de rigueur, afin de convaincre de la nécessité d’un tel projet à Bouira.
Ce ne sont là que les principales attentes des citoyens de la wilaya de Bouira, vis-à-vis de la nouvelle wali, qui aura son doute à effectuer plusieurs visites sur le terrain, afin de se rendre compte de l’ampleur de la tâche qui l’attend.
