Cancer de la prostate: Une radiothérapie «surpuissante» à l’étude

Par Chiraz Kherri

Une nouvelle étude internationale met en lumière une alternative prometteuse pour le traitement du cancer de la prostate localisé.

Alors que la campagne d’Octobre Rose est dédiée à la lutte contre les cancers féminins, il est important de rappeler que les hommes ne sont pas oubliés dans les avancées médicales, notamment dans le traitement du cancer de la prostate.

En effet, la radiothérapie stéréotaxique corporelle (SBRT) en cinq séances a montré des résultats aussi efficaces que les formes conventionnelles de radiothérapie, tout en simplifiant le parcours de soin des patients. Cette approche, publiée le 16 octobre dans le New England Journal of Medicine, offre un taux de survie sans échec biochimique ou clinique à cinq ans de 95,8 %, contre 94,6 % pour la radiothérapie traditionnelle.

Fini les séances interminables?

Le cancer de la prostate localisé est souvent traité par radiothérapie, qui est curative pour la majorité des patients. L’hypofractionnement, méthode consistant à administrer des doses plus élevées de radiothérapie par séance, permet de diminuer le nombre total de séances tout en maintenant une efficacité thérapeutique optimale. La SBRT, une forme ultra-hypofractionnée, utilise une technologie avancée pour délivrer ces doses avec une précision extrême.

Dans cette étude de phase 3, dirigée par le Dr Nicholas van As du Royal Marsden Hospital de Londres, 874 hommes atteints de cancer de la prostate localisé ont été répartis en deux groupes : l’un a reçu la SBRT (36,25 Gy en cinq fractions sur une à deux semaines), tandis que l’autre a suivi une radiothérapie conventionnelle (78 Gy en 39 fractions sur 7,5 semaines ou 62 Gy en 20 fractions sur quatre semaines). L’essai a été réalisé dans 38 centres au Royaume-Uni, en Irlande et au Canada, avec un suivi médian de 74 mois.

Des effets secondaires à surveiller

Les résultats de l’étude confirment que la SBRT est tout aussi efficace que la radiothérapie conventionnelle pour contrôler le cancer de la prostate. Cependant, les patients ayant reçu la SBRT ont présenté une incidence plus élevée d’effets secondaires génito-urinaires tardifs : 26,9 % contre 18,3 % pour la radiothérapie traditionnelle. Néanmoins, aucune différence significative n’a été observée en ce qui concerne les effets gastro-intestinaux tardifs ni la dysfonction érectile.

Limites et perspectives

Malgré ce risque accru d’effets secondaires, les auteurs estiment que la SBRT constitue une alternative « robuste et viable » à la radiothérapie modérément fractionnée. Elle présente l’avantage d’un traitement plus court, réduisant ainsi le fardeau des patients tout en maintenant une efficacité équivalente.

Financée par la société Accuray, l’étude comporte certaines limites, notamment l’exclusion des patients atteints de cancers de la prostate à haut risque, ce qui pourrait limiter la portée des résultats. De plus, l’absence de recours à l’hormonothérapie dans ce protocole pourrait avoir influencé les conclusions. Enfin, la conception ouverte de l’essai pourrait avoir introduit des biais dans le rapport des résultats.

C.K

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