Le Liban tente de se reconstruire après des années de crise interne et une agression israélienne des plus destructrices. Qui dit reconstruction, dit forcément énergies et plus précisément le fuel, indispensable au bon fonctionnement des centrales électriques qui alimentent le pays du Cèdre.
Ainsi et dans cette optique, l’Algérie se positionne comme un « acteur clé » et « fournisseur fiable » selon la formule consacrée. Néanmoins, l’Algérie devrait revoir ses prix à la baisse afin de s’emparer d’un marché des plus juteux. Or le pays ne veut en aucun cas « brader » son carburant réputé l’un des meilleurs dans le monde arabe.
L’Algérie exige un prix juste
En effet et selon Abdulrahman Salah, rédacteur en chef de la plateforme spécialisée Energy Platform, basée à Washington, le président Joseph Aoun, en visite à Alger le 29 juillet dernier, a évoqué avec le président Abdelmadjid Tebboune la possibilité de reprendre les importations auprès de Sonatrach.
Des sources citées par Energy Platform confirment que Beyrouth souhaite renouer la coopération, mais sous une condition : obtenir le carburant algérien au même prix réduit que celui du carburant russe. Or, selon Salah, une telle demande est difficilement tenable. L’Algérie ne peut proposer un prix aussi bas sans risquer de déséquilibrer son propre marché interne. De ce fait, l’option d’un retour massif du carburant algérien reste compromise, mais pas écarté.
Le Koweït en « embuscade »
Face à ces contraintes, le Liban s’oriente vers une autre piste. En parallèle des discussions avec Alger, Beyrouth a reçu un soutien concret du Koweït.
Un pétrolier transportant environ 132 000 tonnes de diesel rouge est arrivé récemment, dont la moitié offerte gracieusement par l’émirat. De plus, trois livraisons supplémentaires sont prévues entre septembre et novembre 2025, assurant ainsi un répit temporaire aux infrastructures énergétiques libanaises. Cette aide directe illustre l’efficacité des démarches diplomatiques du président Joseph Aoun, qui a multiplié les visites officielles dans les capitales du Golfe.
Un soutien structuré et diversifié
En outre, la même source précise que ce soutien prendra plusieurs formes : une partie des cargaisons sera accordée sous forme de dons, tandis que le reste sera vendu à prix préférentiel. L’Électricité du Liban (EDL) en assumera le coût, sans que le ministère des Finances ne soit directement sollicité, selon des sources informées à Beyrouth.
Entre contraintes et opportunités
En définitive, si le contentieux autour du carburant algérien limite les marges de manœuvre de Beyrouth, l’appui des pays du Golfe ouvre une nouvelle fenêtre de stabilité.
Pour Abdulrahman Salah, la diversification des partenaires reste la clé : seul un équilibre entre solutions régionales et internationales permettra au Liban de surmonter sa crise énergétique.