Céréales : Un rapport US encense l’Algérie ! 

Par K.B

Dans un contexte global d’instabilité des marchés agricoles, l’Algérie marque une avancée cruciale vers l’autosuffisance en céréales.

Ainsi, l’année 2025 pourrait être celle de la fin des importations de blé dur, un signal fort témoignant de la détermination algérienne à assurer sa sécurité alimentaire à long terme. Cet objectif est soutenu par un plan ambitieux du ministère de l’Agriculture, visant à étendre la superficie dédiée aux cultures céréalières dans les régions du sud du pays.

L’USDA confirme les progrès

En effet, le département américain de l’Agriculture (USDA) a récemment salué les progrès de l’Algérie vers l’autosuffisance céréalière dans son dernier rapport. L’USDA confirme que la superficie consacrée au blé dur devrait rester stable au-dessus des deux millions d’hectares pour les campagnes 2023/24 et 2024/25, tandis que celle dédiée à l’orge devrait se maintenir autour d’un million d’hectares.

Ces prévisions, qui seront ajustées après le recensement agricole de 2024, traduisent une production nationale stable malgré des conditions climatiques souvent difficiles. Le gouvernement algérien, de son côté, continue d’encourager l’irrigation pivot et de moderniser les pratiques agricoles pour maximiser les rendements.

Un équilibre à maintenir

Malgré ces progrès, l’Algérie reste l’un des plus grands consommateurs de blé en Afrique du Nord. Le pain, aliment de base de la population, et le couscous, plat traditionnel, continuent de stimuler une demande croissante. Selon l’USDA, la consommation de blé devrait augmenter de 1,5 % par an, en lien avec la croissance démographique.

Toutefois, l’Algérie a réussi à réduire sa facture d’importation de blé dur, économisant 1,2 milliard de dollars en 2024. Cependant, les importations de blé tendre restent élevées, atteignant plus de neuf millions de tonnes pour la campagne 2023/24. En dépit d’une légère baisse prévue en 2024/25, les volumes importés demeureront significatifs pour répondre à la demande intérieure et constituer des stocks stratégiques.

L’importation, un mal nécessaire

Même avec des progrès notables dans la production nationale, les importations de blé restent nécessaires pour couvrir l’intégralité des besoins du pays. L’Algérie continue de s’approvisionner auprès de plusieurs partenaires internationaux, dont la Russie, le Mexique, le Canada et la Turquie. La Russie, en particulier, joue un rôle crucial dans cette dynamique commerciale, avec des exportations de blé vers l’Algérie dépassant les 2,3 millions de tonnes métriques pour 2022/23 et 2023/24.

A travers ce rapport, il est indéniable que l’Algérie, a pu ces trois dernières années, accomplir un bond qualitatif en matière de céréaliculture, et ce, à travers une stratégie étudiée dans ses moindres détails.

Un cap ambitieux fixé

En effet, l’un des axes majeurs de cette stratégie repose sur l’extension des superficies consacrées aux céréales. Le plan prévoit un objectif d’expansion à 3,7 millions d’hectares d’ici 2025, dont plus d’un million dans le sud du pays. Ces terres, jugées propices à la culture du blé dur et de l’orge, jouent un rôle essentiel dans la réduction de la dépendance alimentaire du pays.

D’ailleurs, le ministre de l’Agriculture, Youcef Chorfa, a annoncé en septembre 2024 que 3,069 millions d’hectares seront dédiés aux céréales, avec une forte concentration sur le blé dur (1,6 million d’hectares) et l’orge (un million d’hectares). Cette initiative vise à couvrir 85 % de la surface totale plantée, consolidant ainsi l’autonomie agricole de l’Algérie.

Le Sud : Un « paradis » à valoriser !

L’accent est également mis sur l’aménagement de plus d’un million d’hectares supplémentaires dans les régions sahariennes d’ici 2028. Parmi eux, 500.000 hectares seront spécifiquement consacrés au blé et à l’orge. Le climat chaud de ces régions, malgré ses défis, offre un potentiel pour le développement des cultures céréalières grâce à l’introduction progressive de l’irrigation pivot.

Outre le blé et l’orge, 220.000 hectares seront alloués à la culture du maïs et 20.000 hectares aux légumineuses, favorisant une diversification agricole dans les provinces désertiques. Ces initiatives visent à transformer les régions du sud en nouveaux pôles de production alimentaire, en s’appuyant sur des techniques modernes d’irrigation et de gestion des sols.

En conclusion, tout en renforçant son autonomie agricole, l’Algérie maintient une stratégie équilibrée en diversifiant ses sources d’approvisionnement tout en poursuivant ses efforts pour atteindre l’autosuffisance.

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