18 août 2020- 18 août 2025 : Cinq longues années se sont écoulées après la prise du pouvoir des putschistes au Mali. Un « quinquennat » sous le règne d’Assimi Goita, qui à défaut de rentrer dans l’histoire de son pays, a fait plongé ce dernier, dans un marasme abyssal.
Ainsi et dans ce contexte des plus inquiétants, l’ancien premier ministre malien, Choguel Maiga, après une longue procédure et une garde à vue, a été placé sous mandat de dépôt.
La veille, le mali vivait sa cinquième année de « transition » militaire. L’anniversaire du coup d’état n’a pas été célébré. Ou plutôt d’une autre manière puisque la junte au pouvoir n’a pas jugé utile de faire le bilan de sa gestion.
Après avoir « aboyé » contre l’Algérie… Maiga termine au cachot
En effet, dernier maillon des soutiens et de la critique, premier ministre de 2021 jusqu’à 2024, Maiga a été un magnifique disciple de la junte des colonels qu’il servira jusque s’offrir le droit d’attaquer les pays inscrits dans la charte de l’Union africaine qui rejettent « les coups de force pour le changement de régime ». Il s’était même fendu d’une mémorable et indécente diatribe à la tribune de l’Onu contre l’Algérie.
Démis de ses fonctions, il a continué à critiquer la démarche des militaires ; à l’instar des autres personnalités, il sera « banni » au même titre que les personnalités du mouvement populaire contre le président Ibrahim Boubacar keita, le mouvement de l’influent Cheikh Dicko, devenu persona non grata au mali et utilisé, sans honte par Bamako, pour attaquer Alger qui l’avait recueilli.
L’insécurité comme bilan !
Pour cette cinquième année de pouvoir militaire qui va se perpétuer avec le décret présidentiel d’Assimi Goita, d’être considéré comme président et de pouvoir prolonger indéfiniment ses mandats sans élection, le Mali s’enfonce d’avantage dans l’autocartie.
Hier, soit deux jours après cette date mémorable, alors que le président de la transition est à tout le moins censé présenter un bilan, au silence radio de Bamako, ont fait écho deux attaques terroristes à Ségou. Deux casernes ont été ciblées par les terroristes islamistes. C’est dire que sa démarche sécuritaire est loin d’atteindre ses objectifs malgré l’apport du groupe de sécurité russe Africa corps (ancien Wagner). Plus concrètement, qu’est-il advenu du Mali depuis cinq ans ?
Bâillonner pour mieux régner !
Le président de la transition a soupçonné un putsch et a mis aux arrêts, pour utiliser le terme adéquat, les instigateurs.
En effet, la veille de l’anniversaire de son coup d’état, deux généraux, un homme et une femme, qui s’étaient opposés à ses options lors d’une réunion de la transition. La démarche consistait à fermer des portes par où passeraient des critiques. Bien sûr, les partis politiques sont dissous, les associations aussi.
A l’appel, peut-on retenir sans doute, les résultats sécuritaires, acquis avec l’appui des russes de Wagner, notamment la reconquête des régions nord du pays. La sécurité promise par les putschistes de rétablir l’autorité de l’Etat est repoussée par les escalades des groupes terroristes. Hier encore, les terroristes ont attaqué deux camps militaires dans la région de Ségou, dans le centre du pays.