Cinq pays arabes et musulmans, n’ont pas apposé leur signature à un communiqué conjoint condamnant l’agression sioniste perpétrée contre les installations nucléaires iraniennes et ayant entraîné de facto une guerre ouverte entre l’Iran et Israël.
Ainsi et selon une dépêche relayée par l’agence officielle APS, les ministres des Affaires étrangères de vingt pays arabes et musulmans, dont l’Algérie, ont conjointement paraphé une déclaration dans laquelle ils condamnent avec la « plus grande fermeté » cette agression. Cependant et on y regardant de plus près, on constate que certains pays manquent à l’appel.
Le Maroc en tète de liste !
En effet, la dépêche de l’agence officielle, dont la rigueur en la matière n’est plus à prouver cite que les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, Soudan, Irak, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Somalie, Koweït, Libye, Égypte, Mauritanie Sultanat d’Oman, Pakistan, Bahreïn, Brunei, Turquie, Tchad, Îles Comores, Djibouti et la Jordanie, ont unanimement dénoncé une « grave violation du droit international », tout en mettant en garde contre les risques d’« un embrasement régional ». Les cinq pays arabes et musulmans qui font défaut sont : Le Yémen, le Liban, la Syrie, la Tunisie et bien évidemment le Maroc.
Pour ce dernier, c’est pratiquement un non-évènement, voire une évidence, tant le royaume chérifien est sous l’emprise d’Israël. Que peut-on attendre d’un « roitelet », qui a chassé ses propres citoyens (sujets) de leurs maisons, pour les octroyer à des colons Israéliens.
L’énigme tunisienne !
Par contre, l’absence stupéfiante et énigmatique de la Tunisie interroge à plus d’un titre. Le président tunisien, Kaïs Saïd, a-t-il cru bon « zapper » cette déclaration commune à l’initiative de l’Égypte, craignant un quelconque effet de « redondance » ? Car, rappelons-le, le ministère des Affaires étrangères tunisien, a publié un communiqué daté du 13 juin 2025, dans lequel, il avait qualifié cette agression de « perfide » et de « violation flagrante » de la souveraineté iranienne, et dénonçant une « atteinte grave aux principes du droit international et à la Charte des Nations unies ».
Néanmoins, cette excuse du « déjà fait » ne tient pas vraiment la route et ne convainc pas grand monde, puisque la plupart de 20 pays signataires de cette déclaration, ont exprimé la même dénonciation au lendemain de l’agression israélienne.
La Tunisie, dont la situation économique est des plus inquiétantes, pour ne pas dire qu’elle est exsangue, a-t-elle reçu des « avertissements » ou même des « menaces » de la part de certains lobbies financiers ? Il faut dire que contrairement à l’Algérie, la Tunisie n’est nullement souveraine économiquement et encore moins sur le plan alimentaire. Et dans le contexte actuel, la souveraineté économique, rime avec la souveraineté politique.
Quand la « realpolitik » prime !
Pour le Liban, le Yémen et la Syrie, la situation est toute autre. Ainsi, pour le pays du Cèdre, qui était dans un passé pas si lointain dans le « viseur » d’Israël et son armée, s’opposer à Israël même à travers un simple communiqué pourrait avoir un « effet boomerang » à moyen terme. D’autant plus que le Liban, est en pleine phase de reconstruction économique et politique, après des années de marasme, où le Liban n’avait même de quoi s’offrir du fuel pour alimenter ses centrales électriques.
La Syrie, n’est plus la Syrie de Bashar Al-assad. Désormais, sous le contrôle d’Ahmed al-Charaa, ce dernier est prêt à pactiser avec le bon Dieu et le Diable en même temps pour se maintenir au pouvoir, moins d’une année après l’avoir pris par la force et auréolé par les Occidentaux du statut de « libérateur ». Mieux, il laisse « gentiment » les chasseurs israéliens se ravitailler en carburant dans son propre espace aérien.
Récemment encore, il a obtenu auprès de l’administration de Donald Trump, une levée des sanctions économiques imposées à la Syrie depuis plusieurs années. « Je vais ordonner la levée des sanctions contre la Syrie afin de donner une chance de grandeur aux Syriens. C’est maintenant le temps de briller pour eux !», avait affirmé Donald Trump le 14 mai dernier. Il serait mal venu et « inapproprié » pour la Syrie de condamner l’agression d’Israël sur l’Iran, alors qu’elle vient de bénéficier des « largesses » des États-Unis.
Enfin, le Yémen n’est plus un État à proprement parlé. il est en proie à une guerre civile menée par les rebelles Houthis. C’est un immense terrain d’affrontements entre les Houthis, les États-Unis et Israël, pour prendre le contrôle de la mer rouge.
La crainte d’une guerre…nucléaire !
Par ailleurs, le communiqué des vingt pays arabes et musulmans, en plus de la Gambie, appel à création d’un Moyen-Orient « exempt d’armes nucléaires et de destruction massive », tout en se basant sur les résolutions internationales existantes.
Les pays concernés, exhortent les puissances régionales à rejoindre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), sans exception ni sélectivité.
Les signataires ont aussi exprimé leur opposition à toute attaque contre des installations nucléaires civiles placées sous les garanties de l’AIEA, estimant qu’un tel acte constituerait une violation grave du droit international humanitaire.