Le projet de loi criminalisant le colonialisme français, adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale populaire (APN) fait réagir la classe politique nationale.
Parmi cette dernière, la formation de Jil Jadid, présidée par M. Lakhdar Amokrane, vient de faire connaître sa position sur le sujet, tout en apportant quelques « clarifications ».
Ainsi, Jil Jadid vient de rendre publique une déclaration dans laquelle il apporte son « soutien indéfectible » à toute initiative visant à reconnaître officiellement la nature des crimes coloniaux, à préserver la mémoire nationale de l’oubli et de la falsification, et à rendre justice aux sacrifices du peuple algérien et aux millions de martyrs et de victimes.
Au-delà du législatif et du politique…
En effet, dans son communiqué, cette formation politique souligne en préambule que le colonialisme français en Algérie « n’était pas une simple occupation transitoire », mais un « système colonial de peuplement » fondé selon ce parti politique, sur le meurtre, la déportation, la confiscation des terres, la destruction des structures sociales et culturelles, l’effacement des identités et la perpétration de crimes documentés constituant des crimes contre l’humanité.
De ce fait, Jil Jadid insiste que toute initiative visant à criminaliser les crimes commis par la France coloniale est à « saluer » et à « valoriser ». À ce titre, Jil Jadid estime que la criminalisation du colonialisme constitue avant tout une « vérité historique », un « devoir moral » et une « exigence nationale » avant d’être une question législative ou politique.
Jil Jadid réaffirme son soutien de principe, clair et constant à toute initiative visant :
• La reconnaissance officielle de la nature criminelle du système colonial ;
• La préservation de la mémoire nationale contre l’oubli, la banalisation ou la falsification ;
• La reconnaissance des sacrifices du peuple algérien et l’hommage dû aux millions de martyrs et de victimes.
Jil Jadid met en garde contre l’instrumentalisation de l’histoire et la mémoire
Par ailleurs et après avoir exprimé son satisfecit de voir ce projet de loi adopté par les élus de la Nation, Jil Jadid met en garde contre l’« instrumentalisation » de ce texte de loi et prévient qu’il ne «saurait être une démarche conjoncturelle, ni un instrument de consommation politique interne, ni un substitut à la prise en charge des défis réels et urgents auxquels fait face l’Algérie aujourd’hui, notamment la consolidation de l’État de droit ; l’élargissement effectif des libertés ;et la construction d’institutions légitimes, fortes et crédibles».
Dans le même ordre d’idée, le parti de M. Lakhdar Amokrane, considère que toute loi portant sur la criminalisation du colonialisme « doit impérativement » être enracinée dans une vision nationale globale et cohérente de la mémoire et « à l’abri de toute instrumentalisation ou approche sélective ».
Enfin et en sa qualité de « Parti national et démocratique », Jil Jadid insiste et met en surbrillance que «la fidélité à l’histoire de l’Algérie », ne se limite pas, selon cette formation politique « aux discours et aux symboles », mais se traduit concrètement par la construction d’une « Algérie forte, juste et démocratique », à la hauteur des sacrifices de ses enfants.
Jil Jadid met également en exergue que la défense de la mémoire nationale est « compatible » avec la construction de relations internationales équilibrées, fondées sur l’égalité, le respect mutuel et les intérêts partagés, à condition que la vérité historique soit reconnue sans déni, sans relativisation et sans justification.

