Alors que les relations entre Alger et Paris connaissent un nouvel accès de tension, la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) tire la sonnette d’alarme.
Ainsi et dans un communiqué publié ce 17 avril, l’organisation appelle à ne pas laisser les turbulences diplomatiques perturber durablement la coopération économique entre les deux pays.
Des tensions politiques aux conséquences économiques
En effet, dans ledit document, il est souligné en préambule que« La relation algéro-française a subi ces derniers jours un regain de tension qui a malheureusement affecté la collaboration économique », déplore la CCIAF dans un texte signé par son président, Michel Bisac.
L’institution fait état de freins dans le développement d’entreprises françaises de renom en Algérie, directement liés à cette dégradation du climat diplomatique.
Cette situation survient quelques jours seulement après une tentative de réchauffement des relations bilatérales, marquée par la reprise du dialogue entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. « Nous déplorons fortement cette escalade relevant de la politique politicienne », regrette la Chambre.
Préserver les partenariats, malgré la conjoncture
Face à ce contexte tendu, la CCIAF insiste sur la nécessité de maintenir une dynamique économique bilatérale. « Les liens économiques constituent un enjeu majeur à préserver et à consolider car ils sous-tendent des liens humains et sociaux », souligne l’organisation, qui rappelle l’importance des investissements et du rôle stabilisateur qu’ils peuvent jouer.
C’est pourquoi, la Chambre appelle les opérateurs économiques des deux rives à s’affranchir des considérations politiques : « Les acteurs économiques doivent unir leurs efforts sur la concrétisation d’investissements créateurs de valeur ajoutée, dans un esprit d’intérêts réciproquement bénéfiques. »
La CCIAF «disponible et engagée »
Dans ce sillage, la CCIAF se dit « disponible et engagée » pour accompagner les entreprises des deux pays dans cette période difficile. Elle encourage notamment celles qui rencontrent des difficultés à se rapprocher de ses services pour « réaffirmer leur volonté de pérenniser leurs partenariats », qui, rappelle-t-elle, « ont également vocation à maintenir des emplois stables en France ».
Un dialogue économique compromis
Pour rappel, face aux tensions, la réaction du CREA ne s’est pas faite attendre. Le 15 avril, l’organisation algérienne a annoncé l’annulation d’une visite prévue en France ainsi qu’une rencontre avec le Mouvement des entreprises de France (MEDEF). Cette décision fait suite à une mesure des autorités françaises, qui auraient fortement déconseillé à un dirigeant d’une entreprise française de transport maritime de se rendre en Algérie pour concrétiser un projet d’investissement.
Un appel à la responsabilité collective
Un revers pour le dialogue économique bilatéral, qui devait connaître un nouveau souffle à l’approche de la réunion du comité mixte économique algéro-français (COMEFA), prévue avant l’été.
Malgré ces revers, la CCIAF ne baisse pas les bras. Elle en appelle à la responsabilité de tous les acteurs économiques, y compris les entreprises de la diaspora, pour « préserver le lien économique et le prémunir des conséquences de dégradations relationnelles ».
