Par RAMDANE BOURAHLA
Le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, a animé ce mercredi 31 juillet 2024, une conférence de presse au siège de son département ministérielle, durant laquelle, il est revenu longuement sur la crise entre l’Algérie et la France.
Ainsi et avant d’entrer dans le vif du sujet, le ministre des Affaires étrangères, a exprimé sa « profonde tristesse » et l’indignation de l’Algérie, vis-à-vis du lâche assassinat du chef de la résistance palestinienne, Ismael Haniyeh par l’entité sioniste.
Assassinat d’Ismael Haniyeh: Un «acte terroriste»
À cette occasion, Ahmed Attaf, a affirmé sans le moindre détour la «ferme» condamnation de l’Algérie de cet acte qu’il a qualifié de terroriste.«Nous condamnons avec fermeté cette opération terroriste, perpétrée par les forces de l’occupant sioniste qui continuent de bafouer les règles et les lois humanitaires et politiques ».
Le MAE algérien, s’est ensuite exprimé sur les exactions commises par l’entité sioniste et sa politique de la terreur, laquelle a pour but selon M.Attaf de plonger toute la région dans le chaos «L’objectif de cette stratégie meurtrière est d’impliquer toute la région dans une guerre sans fin, dont l’unique bénéficiaire sera l’entité occupante(…) C’est la politique de la terre brûlée adoptée par l’entité sioniste comme une stratégie d’escalade dans plusieurs zones», a-t-il encore une fois alerté.
«Nous étions au courant…»
Par la suite, le conférencier rentrera dans le vif du sujet, à savoir la décision honteuse de la France vis-à-vis de la question du Sahara Occidental, consistant à soutenir le « plan » du Makhzen marocain. Ainsi, pour M.Attaf, la décision de la France d’appuyer officiellement le plan marocain, n’est pas une surprise en soi. «Le président Macron, avait informé le président de la République des intentions de la France vis-à-vis de cette question, lors du dernier sommet du G-7 tenu en Italie», a révélé le chef de la diplomatie algérienne.
Et de poursuivre «Nous avions tous les éléments nécessaires depuis plus d’un mois et demi et nous attendions seulement que la France officialise sa position pour réagir. Pour l’Algérie, cette décision n’est nullement surprenante, car la France s’est livrée à un vil marchandage qui n’honore nullement l’histoire de ce pays», dira encore le ministre des Affaires étrangères.
L’intransigeance du chef de l’Etat mise en exergue
Pour ce qui est de la réponse du chef de l’Etat au sujet de ce revirement de la France, Ahmed Attaf, a révélé que le président Tebboune, s’est montré «strict» et «intransigeant» vis-à-vis de son homologue français. «La réponse du président Tebboune était stricte et ferme en assurant que la nouvelle position française n’est nullement une continuité des anciennes positions françaises, car elle est axée sur l’exclusivité du plan d’autonomie et elle reconnaît expressément la «marocanité» du Sahara occidental et introduit clairement le présent et le futur du Sahara Occidental dans le cadre de la souveraineté présumé du Maroc », dira M.Attaf.
Attaf minimise l’impacte de la décision française
S’agissant des répercussions de ce soutien ou plutôt caution française aux velléités coloniales marocaine, Ahmed Attaf, les a réduit à leur simple appareil, à savoir » infimes », voire « insignifiantes« . «Cette décision n’a aucun poids à l’échelle internationale. Elle ne remet en aucun cas, en cause le dossier du Sahara Occidental au sein de l’ONU», soulignera M.Attaf. Et d’enchaîner « Les diplomates en poste n’ont jamais évoqué ce plan qui n’est pas sérieux et n’offre aucune solution palpable pour résoudre le conflit et apporter de la paix et de la stabilité dans la région ».
Mieux, Ahmed Attaf, réduira l’influence de la diplomatie française et sa décision à un simple «vœu» qui n’a pas la moindre chance d’aboutir au sein des Nations Unies.
Dans la foulée et tout en minimisant l’impact réel de ce soutien honteux de la France au Maroc, l’orateur soutiendra que le seul et unique effet qu’aura cette démarche, est celui de «maintenir le blocage» de la question du Sahara Occidental au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU. «Le plan français ne pourrait pas accompagner les efforts du SG de l’ONU qui ne pourrait pas remplir ses missions dans cette optique, car il ne travaille pas pour appliquer le plan d’autonomie mais pour appliquer les résolutions de l’ONU », soutiendra M.Attaf.
R.B