Dans une interview accordée à la chaîne internationale « Al24 News », l’ancien Premier ministre sous l’ère de feu Jacques Chirac, Dominique de Villepin, est revenu sur la crise politique aiguë entre Alger et Paris.
Ainsi, dans cet entretien, Dominique de Villepin, lequel a été cité par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, comme l’une des personnalités « sages » de la scène politique française, a affirmé en préambule « comprendre » l’incompréhension des autorités algériennes vis-à-vis du « volte-face » de la France concernant la question du Sahara occidental, un dossier sur lequel le chef de l’État, a « prévenu » son homologue français des conséquences qui pourraient en découler.
“Il y’du travail, beaucoup de travail…”
En effet et sur ce registre, Dominique de Villepin, estime qu’il y’a « du travail, beaucoup de travail à accomplir entre les deux pays, pour lever les équivoques et les incompréhensions », a-t-il souligné. Et d’ajouter « Me concernant, je pense que quand il y’a un problème, il faut tout faire pour le résoudre ! Conjuguons nos efforts, mettons nos talents respectifs autour de la table, pour essayer de voir qu’elles sont les meilleures façons d’avancer », a-t-il plaidé.
Dans la foulée, celui qui a eu le courage de dire non à Georges Bush, concernant l’invasion de l’Irak en 2003, dira qu’entre la France et l’Algérie, il y’a une « obligation de part et d’autre ». «(…) Elle nous est dictée par tous ceux qui ont fait l’histoire, parfois douloureuse, parfois tragique, pour laisser de coter ce qui peut nous deviser et nous séparer, pour nous attaquer à cette tâche, qui est de permettre à travers nos deux peuples de se retrouver, à travers le dialogue, le culture, de l’histoire y compris de l’histoire tragique», a-t-il martelé.
“… et un grand espoir de solutions”
À la question de savoir s’il y’une « brèche » pour l’espoir d’un retour à la normale entre les deux nations, Dominique de Villepin, répondra « Ce que je peux dire, sur la base de mes rencontres avec de nombreux responsables en France, que ce soit dans les milieux politiques ou économiques, c’est qu’il y a une grande attente et un grand espoir de parvenir à des solutions », a-t-il confié. Et de préciser « Je sais que chaque partie est prête à faire sa part, et nous sommes tous prêts à travailler pour surmonter les divergences actuelles et rouvrir les canaux de dialogue et de coopération. ».
De Villepin a confirmé qu’il y a des efforts pour sortir de la crise actuelle. « Je voudrais dire que cela va dans le bon sens », a-t-il déclaré. Dans le même ordre d’idée, l’ancien chef de la diplomatie française, fera remarquer que l’intervention du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans les colonnes du quotidien français « L’Opinion », a provoqué des « mouvements » dans les deux pays. « J’ai lu attentivement l’interview du président Tebboune. Je vois qu’il y a des mouvements, et je voudrais dire qu’ils vont dans le bon sens ». De Villepin a souligné qu’il était nécessaire de reconnaître l’histoire tragique « Il est nécessaire de réorienter l’attention vers la reconnaissance de l’histoire tragique, cela doit être fait sans aucun doute. »
De “formidables défis” à relever
Enfin, l’ancien secrétaire général de l’Élysée a appelé à dépasser les crispations historiques non sans mettre l’accent sur le devoir de reconnaissance que la France doit accomplir.« Je ne sous-estime pas ces décennies, ces périodes si difficiles et si tragiques. Ma famille a habité en Algérie, moi je suis né au Maroc après ; je connais cette histoire tragique et j’ai grandi avec le poids de l’histoire mais l’histoire est faite pour être transformée », a-t-il déclaré soutenant que les jeunes des deux rives « n’ont pas porté le poids de ces douleurs ». C’est pour cela, a t-il enchaîné, « que le travail de reconnaissance nous devons, nous français, le faire, et de la même façon nos amis algériens doivent aussi avancer ».« Nous devons leur tendre la main, parce que l’histoire nous oblige, mais aussi nous devons être conscients de tout ce que nous pouvons et devons faire ensemble », a enchaîné De Villepin convaincu, dit-il, « qu’il y a dans le partenariat possible entre la France et l’Algérie, des défis formidables ».