Un riche programme culturel a été concocté, hier et aujourd’hui, par la Direction de la culture et des arts de la wilaya de Tizi-Ouzou à l’occasion de la célébration de la commémoration du 20ème anniversaire de la disparition du dramaturge et poète Muhya.
Ainsi et à l’occasion, un buste, à son effigie, a été dévoilé au public. Il a été implanté au théâtre de verdure, qui porte le nom de Muhya, de la même ville. L’espace récemment réceptionné, est situé à proximité de la maison de la culture.
Un devoir de mémoire
En effet, l’œuvre est un don du jeune artiste Tighilt Amazigh, dont l’entreprise d’art est créée dans le cadre du dispositif ANGEM. Pour le programme, il a commencé hier, par des expositions et des réalisations de portraits de Muhya Abdallah par les ateliers artistiques de la Maison de la Culture Mouloud Mammeri. Ce matin, samedi, un recueillement sur la tombe de Muhya Abdallah au village Ait Erbah, commune Iboudrarene, a eu lieu, suivi au théâtre de verdure par l’installation du buste du dramaturge et poète Muhya.
L’inauguration s’est tenue en présence notamment de nombreux artistes qui ont, par leur présence salué la mémoire de Muhya. « Merci d’être parmi nous pour ce devoir de mémoire et d’évocation contre l’oubli. Une manière de dire merci à Muhya », a souligné la directrice de la culture et des arts de wilaya, Mme Nabila Goumeziane pour qui, et par ce travail, s’est toute l’œuvre de Muhya qui est perpétuée. « Je tiens également à saluer les deux artistes qui ont réalisé cette œuvre, Amazigh Tighilt, et son frère Latamène, pour ce don. C’est dire que la jeune génération s’est imprégnée de l’œuvre de Muhya. C’est un geste admirable », a-t-elle ajouté.
Un poète hors normes
Par ailleurs, une rencontre autour de l’œuvre poétique de Muhya Abdallah a été animée par Amar Laoufi, enseignant au département de Langue et culture Amazighes UMMTO), et par Ayad Boukhlfa, enseignant à l’UMMTO. Dans sa communication, Amar Laoufi, a parlé de l’œuvre poétique de Muhya. Il a parlé du parcours poétique de ce poète hors normes, sur son profil de poète, sur ses influences en poésie (cours de Mammeri, les Pères Blancs, la poésie orale kabyle, Slimane Azem, …), en plus de ses premiers moments et endroits où il s’est produit en tant que poète …). Il a aussi parlé des préfaces qu’il avait rédigé Muhya, pour Amar Mezdad dans son premier recueil de poésie (Tafunast Igujilen) en lui insérant le poème (Tarebget), sans oublier la première Anthologie poétique sur le poète chanteur Slimane Azem (Izlan) avec une introduction très intéressante d’une vingtaine de pages (Asefru n Slimane Azem), etc.
Un programme à la mesure de l’artiste
Amar Laoufi a encore parlé des poètes et auteurs dramaturges auxquels Muhya s’est intéressé. Au menu également de cette journée commémorative, une déclamation et chant avec Ouziene Rahmouni et Malek Bachi et un récital de poésie théâtralisée intitulée « Thakhlwit N Muhya » en hommage au dramaturge Muhya Abdallah par l’atelier artistique de la Maison de la culture Mouloud Mammeri, encadrés par M. Noureddine Ait Slimane.
En outre, le programme a touché également le Théâtre Régional Kateb Yacine par une exposition sur de la vie et l’œuvre de Myhia Abdallah, suivi à 14h, par la présentation de la pièce théâtrale « SIN-ENNI » produite par la coopérative théâtrale Machahu. Le programme a également touché l’annexe de la maison de la culture d’Azazga, avec un programme varié.
Muhya est né le 1er novembre 1950 à Aïn El Hammam. Il a marqué la culture amazighe par sa poésie chantée par plusieurs artistes femmes et hommes, mais surtout par l’adaptation, en langue amazighe, de pièces théâtrales universelles à l’instar de En attendant Godot de Samuel Becket, La jarre de Luigi Pirandello, Le médecin malgré lui de Molière, Tartuffe du même auteur, etc. Abdallah Muhya a écrit des dizaines de poèmes célèbres. Il est décédé le 07 décembre 2004 à Paris.