Désormais, les climatosceptiques les plus extrêmes, voire extrémistes, ne peuvent nier que la terre « ne tourne plus rond » et les changements climatiques observés, n’ont rien de « cycliques » ou « périodiques », comme avançaient-ils, mais ils sont la conséquence directe, irrémédiable et quasiment inéluctable de la folie humaine et sa main destructrice. A partir des accordes de Kyoto, lesquels remontent déjà à pratiquement trente ans, en passant par les multiples COP (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques), qui est à actuellement à sa 27e édition et enfin les rapports dans ambages du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), toutes ces initiatives s’accordent sur au moins un seul point : la déforestation massive de la planète contribue de manière « significative » au dérèglement climatique auquel nous assistons aujourd’hui. Cependant, tous ces sommets, conventions et autres rapports alarmants, sont restés vains face à la mainmise des grands groupes industrielles qui massacrent des millions d’arbres chaque année, le tout, devant un silence résigné – au mieux- des gouvernements et au pire, une complicité empreinte d’une hypocrise des plus sournoises.
Dix millions d’hectares de forets massacrés annuellement
Pourtant, et selon les données fournies par les l’ONU, les forêts couvrent 31% de la superficie terrestre, stockent un volume estimé de 296 gigatonnes de carbone et abritent la majorité de la biodiversité terrestre du globe. Les forêts sont aussi une source de fibres, de combustibles, d’aliments et de fourrage, et elles fournissent des moyens d’existence à des millions de personnes, dont un grand nombre comptent parmi les plus pauvres de la planète. Plus de 1,6 milliard de personnes dépendent des forêts pour leur subsistance, leur emploi et leurs revenus. Quelque deux milliards de personnes, soit environ un tiers de la population mondiale – et deux tiers des ménages en Afrique – dépendent encore du bois pour cuisiner et se chauffer. En outre, les forêts contribuent à atténuer les effets du changement climatique et à améliorer la qualité du sol, de l’air et de l’eau. Si la terre est notre mère nourricière, ses forêts sont littéralement notre oxygène.
Cependant, chaque année, nous continuons à perdre 10 millions d’hectares de forêts, soit une superficie équivalente à celle de la République de Corée. Les forêts du monde sont menacées par l’exploitation forestière illégale ou non durable, les incendies de forêt, la pollution, les maladies, les parasites, la fragmentation et les effets du changement climatique, notamment les tempêtes violentes et autres phénomènes météorologiques.
Restaurer les forêts pour un avenir durable
On estime que deux milliards d’hectares de terres dégradées dans le monde pourraient être restaurés. La revitalisation des forêts dégradées est essentielle pour atteindre l’objectif des Nations Unies d’augmenter la surface forestière mondiale de 3%, à temps pour l’échéance de 2030. Cela aiderait également les pays à créer de nouveaux emplois, à prévenir l’érosion des sols, à protéger les bassins hydrographiques, à atténuer le changement climatique et à sauvegarder la biodiversité. Compte tenu des contributions des forêts gérées durablement à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), les Objectifs forestiers mondiaux du Plan stratégique des Nations Unies pour les forêts (UNSPF), ont été conçus en fonction de leurs liens avec l’Agenda 2030 pour le développement durable.
La FAO en « gardien du Temple »
À travers son Programme forestier, la FAO cherche à obtenir des effets transformationnels en mesure de bénéficier aux forêts et aux populations qui en sont tributaires et d’aider à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable. Une sorte de « gardien du Temple » du patrimoine forestier planétaire. L’approche de la FAO veille à équilibrer les objectifs économiques, sociaux et environnementaux de façon à permettre à la génération présente de tirer parti des ressources forestières de la Terre, tout en conservant ces ressources pour répondre aux besoins des générations futures. Le Programme forestier supervise plus de 230 projets répartis dans 82 pays, pour un budget disponible total de 246 millions de dollars (pour l’année 2019).
Le travail de la FAO dans le domaine forestier s’articule autour des quatre priorités, à savoir : mettre un terme au déboisement et à la dégradation des forêts, la restauration des forêts, reboisement et boisement, la conservation et utilisation durable des forêts en vue d’améliorer les moyens d’existence axés sur les forêts, et enfin l’amélioration des données et les informations liées aux forêts, de même que les capacités en la matière.
Afin d’atteindre ces objectifs, la FAO s’appuie sur plusieurs initiatives et programmes dont le Programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (ONU-REDD), le Partenariat de Collaboration sur les Forêts (PCF), La Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes, le Mécanisme forêts et paysans, etc.