Dominique de Villepin, l’un des rares hommes politiques français, ayant l’aura et la carrure d’un homme d’État, dans une France rongée par les idées fascistes et xénophobes de l’extrême droite, était l’invité d’Edwy Plenel, directeur de publication du journal d’investigation « Médiapart ».
Dans un entretien fleuve, rentrant dans le cadre de l’émission « L’échappé », l’ancien Premier ministre sous l’ère de feu Jacques Chirac, a fait le tour de l’actualité internationale, notamment le retour de Donald Trump aux commandes des États-Unis, mais aussi, des relations extrêmement tendues entre l’Algérie et la France. À ce sujet (à partir de la 40e minutes de la vidéo), Dominique de Villepin, est resté fidèle à lui même, ses convictions et ses valeurs, en estimant que la diplomatie française, a fait montre d’une « extrême médiocrité » dans la gestion de cette crise.
« Je suis affligé !»
En effet, celui qui a dit « NON » à l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2023, s’est dit « affligé » par les méthodes employées par le gouvernement de François Bayrou, notamment son ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau. « Quand j’entends certains hommes politiques français en évoquant la question de l’Algérie, je suis affligé. Une diplomatique qui communique à travers des tweets ? C’est cela une diplomatie ?», s’est-il interrogé, non sans un certain dépit. Dans la foulée, Dominique de Villepin, abordera la « menace » agitée par la France d’Emmanuel Macron, via son ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau et consistant en la « révision » ou carrément la suppression des Accords de 1968, relatifs à la circulation, le séjour ou même l’emploi des Algériens en France. « Lorsqu’on dit qu’il faut supprimer l’accord de 1968, cela veut dire tout simplement que l’on veut donner un coup à l’Algérie(…) C’est ça une politique vis-à-vis d’un pays avec lequel nous sommes liés par la culture, par l’histoire, par la géographie et par le peuple ?», s’est-il indigné. Les déclarations de l’ennemi juré de Nicolas Sarkozy sonnent comme une terrible sentence contre la médiocrité diplomatique de la France d’Emmanuel Macron, dont le côté « Jupitérien » a fait « pshitt » pour paraphraser le défunt Jacques Chirac.
La France est dans un « cul-de-sac » !
En outre, De Villepin dont l’estime pour l’actuel chef d’Etat français et toute relative et ce n’est qu’un doux euphémisme, s’est ouvertement pris à Macron, en soulignant que sa gestion a mené la France dans un « cul-de-sac », autrement dit, une impasse. « Que pouvait attendre d’un homme issu du monde de la Finance, un technocrate, pour qui les rouages et la finesse de la politique sont des concepts méconnus », a-t-il asséné. Et d’ajouter « Le drame d’Emmanuel Macron, ce qu’il n’a à aucun moment compris, c’est qu’il a cru pouvoir gouverner contre les Français, et durant les mandats successifs qu’il a eus ». Pis, pour l’invité d’Edwy Plenel, Macron ne « s’est jamais amendé et il n’a jamais tiré les leçons ». « Aujourd’hui la démocratie se fait sans les citoyens et se fait même contre les citoyens. Le drame d’Emmanuel Macron, c’est qu’il a cru pouvoir gouverner contre les Français », explique Dominique de Villepin à propos de ce qu’il nomme « le malheur français ». « Nous sommes au pied du mur », insiste-t-il pour justifier son retour dans l’arène politique Hexagonal, en perspective des élections présidentielles de 2027.
