Les résidents de la cité 90 logements « cité Ali Benour », au centre-ville de Draâ El-Mizan, au sud de Tizi- Ouzou, ne savent plus quoi faire car leurs doléances n’ont pas trouvé d’oreille attentive.
Ainsi, depuis des années, ils n’ont cessé d’interpeller les autorités locales et la direction de l’organisme de gestion immobilière de wilaya. En vain. Dans une virée sur les lieux, accompagnés de l’un des résidents du collectif d’habitants, nous sommes heurtés face à la situation de ces immeubles en proie à une détérioration tous azimuts
Entre vétusté et insalubrité
« Notre cité a été livrée au début des années 1990. Aujourd’hui, les dégradations sont telles que nous sommes obligés d’interpeller le nouveau wali parce que personne n’a répondu à nos doléances » , se désole notre accompagnateur qui nous fait visiter les lieux. Il égrène toute une kyrielle de manques dont ils souffrent. Il montre du doigt les façades des immeubles. « Ces façades n’ont pas été repeintes depuis une trentaine d’années. Pourtant, nous voyons que les autres cités de la ville ont fait peau neuve. Nous nous demandons si on est géré par le même organisme ou non. Des fissures apparaissent partout. Les résidents des derniers étages souffrent des fuites d’eau de l’étanchéité », poursuit-il.
Par la suite, notre guide signale la défection de l’éclairage public. « Ce réseau est défectueux. Les lampadaires sont grillés et ils ne sont pas remplacés. Mais quand on passe dans les autres quartiers, nous apercevons que l’éclairage est modernisé. Dès que la nuit tombe, on ne peut sortir dehors. Nos enfants qui vont à l’école de bonne heure sont souvent poursuivis par les chiens errants qui rodent près de la niche à ordures », explique-t-il au passage. Quant à la cour entre les immeubles, elle constitue un danger non seulement pour les enfants mais aussi pour les personnes âgées parce que le bitume a disparu et a laissé place au gravier. Il est vrai que ce quartier avait bénéficié d’un terrain en matico.
Un cri de détresse !
Mais, constate notre guide, celui-ci a subi des fissures énormes. « Nos enfants n’ont pas d’aire de jeux adéquate. Ils jouent sur la plateforme en béton si bien que nombreux parmi eux s’y blessent. Pourtant, dans les autres quartiers, nous voyons que les stades de proximité sont engazonnés en tartan. Pourquoi cette différence ? « , s’interroge-t-il. Les jeunes du quartier ont entamé quelques actions d’embellissement de leur cité. Cependant, ils disent que les autorités locales ne les aident pas. « Nous avons planté des arbres et réalisé une fontaine. Même la niche à ordures, nous l’avons construite avec nos moyens », répond un jeune homme accosté devant un immeuble. Avant de quitter les lieux, notre accompagnateur évoque un affaissement qui menace le quartier. « Nous interpellons de vive voix toutes les autorités concernées parce que nous faisons partie d’une même ville. Où est notre part d’amélioration urbaine ? », se demande un autre résident.