Alors que l’Algérie était considérée comme un partenaire stratégique clé des États-Unis en Afrique, la nouvelle politique commerciale protectionniste de l’administration Trump vient bouleverser la donne.
Ainsi, une surtaxe de 30% sur les produits algériens, contre 18,9% auparavant, est entrée en vigueur ce mercredi 2 avril, plaçant l’Algérie parmi les pays les plus touchés par cette mesure.
Un coup dur pour l’économie algérienne
Cette décision, qui s’inscrit dans la volonté de Donald Trump de « rendre l’Amérique riche à nouveau », risque d’avoir un impact significatif sur les recettes en devises de l’Algérie. En 2024, les échanges commerciaux entre les deux pays s’élevaient à 3,5 milliards de dollars, faisant des États-Unis le 5e fournisseur de l’Algérie en Afrique.
Il est important de souligner que les États-Unis figurent parmi les principaux clients de l’Algérie pour les produits hors hydrocarbures.
Selon les relevés de 2022-début 2023 (ONS), ils se classent en troisième position, avec un volume global de 77 731 millions de dinars algériens, derrière la France (112 060 millions de dinars) et les Pays-Bas (106 898 millions de dinars). Cette surtaxe risque donc de pénaliser fortement les exportations algériennes vers ce marché.
Quels produits l’Algérie exporte-t-elle vers les États-Unis ?
Selon le rapport « Analysis of U.S. Trade with Algeria 2022″ du Bureau of Industry and Security (BIS) du département américain du Commerce, les importations américaines en provenance d’Algérie en 2022 se concentraient principalement sur :
- Pétrole, minéraux, chaux et ciments :
- Représentant 80,9% des importations totales (environ 2,43 milliards de dollars sur 3,0 milliards).
- Incluant le pétrole brut, le gaz naturel liquéfié (GNL) et les produits minéraux.
- Métaux de base, fer, acier et outils :
- Représentant 11,7% des importations totales (environ 351 millions de dollars).
- Comprenant le fer, l’acier et les produits semi-finis en métal.
- Produits chimiques, plastiques, caoutchouc et articles en cuir :
- Représentant 6,5% des importations totales (environ 195 millions de dollars).
- Incluant les engrais, les polymères et les plastiques.
L’Algérie contrainte de diversifier ses partenaires
Face à cette nouvelle donne, l’Algérie n’aura d’autre choix que de diversifier ses partenaires commerciaux. Les marchés asiatiques, notamment la Chine, et africains, où Alger a déjà fait des avancées significatives avec la ZLECAF (zone de libre-échange continentale), seront plus que jamais des priorités.
Le renforcement des positions au sein de l’Union européenne (UE) sera également crucial, alors que les États-Unis gagnent du terrain dans cette région.
Des droits de douane qui bouleverse les équilibres mondiaux
La décision de l’administration Trump s’inscrit dans une tendance protectionniste assumée, qui touche même les partenaires considérés comme stratégiques. Outre l’Algérie, d’autres pays africains tels que la Libye (31%) et la Tunisie (28%) sont également lourdement pénalisés.
Seul le Maroc semble épargné, avec une surtaxe minimale de 10%. Cette nouvelle donne risque de bouleverser les grands équilibres mondiaux et d’avoir des conséquences incalculables sur les relations commerciales internationales.