L’apaisement des tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France, officialisé ce dimanche, marque un tournant significatif dans les relations bilatérales après plusieurs mois de crise.
Ainsi, cette normalisation des rapports ne se limite pas à une simple déclaration d’intentions, mais s’accompagne d’une véritable feuille de route pour relancer la coopération dans de multiples secteurs.
Le rideau se lève
En effet, les deux nations ont d’ores et déjà identifié plusieurs initiatives concrètes à mettre en œuvre à court terme, avec un accent particulier sur le volet économique.
Ainsi, à l’occasion d’une visite officielle à Alger, ce dimanche, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a rencontré son homologue algérien Ahmed Attaf, ainsi que le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. À l’issue de son entretien avec le chef de l’État algérien, Jean-Noël Barrot s’est montré optimiste quant à la reprise des relations bilatérales. « Nous revenons à la normale, et pour reprendre les mots du président Tebboune, le rideau se lève », a-t-il déclaré devant la presse. Une formule symbolique qui traduit la volonté commune de tourner la page des tensions récentes et d’ouvrir un nouveau chapitre.
Des échanges économiques à redynamiser
Sur le plan économique, le ministre français n’a pas éludé les défis actuels. Par contre, Il a rappelé avec son homologue et le Président de la République « les difficultés apparues ces derniers mois » dans le développement des échanges commerciaux, en particulier dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et du transport maritime. Des secteurs clés pour les deux économies, qui peinent encore à trouver une synergie efficace.
Cependant, M. Barrot a souligné la volonté de l’Algérie de relancer les projets industriels structurants, avec l’appui de la France. « Le président Tebboune m’a assuré de sa volonté de leur donner une nouvelle impulsion », a-t-il affirmé, ouvrant ainsi la voie à un regain de coopération stratégique.
Prochaine rencontre Medef-Crea
Dans ce sillage, et afin de concrétiser cette volonté politique, plusieurs rendez-vous bilatéraux sont d’ores et déjà fixés. Jean-Noël Barrot a annoncé qu’une rencontre entre le MEDEF (Mouvement des entreprises de France) et le CREA (Conseil du renouveau économique algérien) se tiendra le 19 mai prochain en France. « Le Président du MEDEF recevra son homologue du CREA », a précisé le ministre, insistant sur l’importance du dialogue entre les milieux d’affaires des deux pays.
Autre échéance attendue : la tenue avant l’été du Comité mixte économique franco-algérien, un cadre de concertation essentiel qui permettra d’aborder l’ensemble des dossiers économiques en suspens et de fixer des objectifs concrets.
Une relation à reconstruire sur des bases solides
Cette reprise du dialogue entre Paris et Alger semble marquée par une volonté réciproque de dépasser les incompréhensions passées pour construire une relation fondée sur des intérêts partagés. Si le chemin reste semé d’embûches, notamment sur le plan commercial, et mémoriel, la relance des échanges institutionnels et économiques constitue un signal fort.