Dans un contexte de tensions politiques persistantes entre la France et l’Algérie, les entreprises françaises voient leurs parts de marché se réduire considérablement.
Une situation dont profitent pleinement les entreprises espagnoles, qui signent un retour en force sur le marché algérien après plusieurs années de turbulences diplomatiques entre Alger et Madrid.
Une hausse de près 200%
En effet, après une crise profonde liée au revirement espagnol sur la question du Sahara occidental en 2022, les relations économiques entre l’Algérie et l’Espagne connaissent depuis le début de l’année 2025 un rebond spectaculaire. Selon le journal économique espagnol Expansión, les exportations espagnoles vers l’Algérie ont enregistré une hausse vertigineuse de 190,1 % au premier semestre 2025 par rapport à la même période en 2024
Cette performance exceptionnelle marque un net rétablissement des relations commerciales entre les deux pays, rompant avec la période sombre ayant vu plusieurs entreprises espagnoles mettre la clé sous la porte en raison de l’embargo commercial imposé par Alger.
L’Algérie titre l’économie espagnole vers le haut !
Ce regain d’activité représente un véritable bol d’air pour l’économie espagnole, d’autant plus qu’il intervient dans un contexte de baisse généralisée des exportations vers d’autres partenaires traditionnels. Toujours selon Expansión, les ventes espagnoles à l’étranger ont fléchi vers plusieurs marchés majeurs : –5,9 % vers la France, –3,5 % vers l’Allemagne, –4,9 % vers l’Italie et –4,8 % vers le Maroc au cours du premier semestre 2025.
À l’inverse, les exportations vers l’Algérie apparaissent comme un des rares points lumineux, au même titre que celles vers les Émirats arabes unis (+62,5 %), l’Inde (+14,2 %) ou encore la Chine (+13,7 %). Au total, la performance algérienne a permis à l’Espagne de maintenir une légère hausse globale de ses exportations (+1 %), malgré le ralentissement dans plusieurs autres régions.
La France à la traine !
Pendant que l’Espagne renoue avec le marché algérien, la France voit ses positions s’effriter rapidement. Les exportations françaises vers l’Algérie reculent, et les entreprises hexagonales rencontrent de plus en plus d’obstacles sur place, après avoir longtemps bénéficié de conditions préférentielles. Cette perte d’influence est attribuée en grande partie à la détérioration des relations politiques entre Paris et Alger, notamment depuis que le président Emmanuel Macron a publiquement soutenu la position marocaine sur la question du Sahara occidental.
Dans ce climat tendu, des acteurs économiques français tirent la sonnette d’alarme. D’ailleurs, le président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française, Michel Bisac, a ainsi récemment reçu une délégation de parlementaires français à Alger.
Le prix de l’arrogance française
Accompagné d’entrepreneurs implantés localement, il leur a exposé les nombreuses difficultés rencontrées sur le terrain. Un message clair adressé aux autorités françaises, accusées de ne pas avoir su préserver un équilibre dans leur politique maghrébine.
Toutefois, aucun changement significatif n’a été enregistré depuis cette rencontre. Pire encore, un nouvel épisode diplomatique a ravivé les tensions la semaine dernière : la France a remis sur la table la question de l’accord de libre circulation des diplomates, pourtant clos selon Alger. Ce geste a été perçu comme une provocation de plus par les autorités algériennes, contribuant à envenimer davantage une relation déjà fragilisée.
En résumé, l’année 2025 marque une recomposition du paysage commercial en Algérie. Là où la France recule, l’Espagne avance résolument, profitant de l’apaisement diplomatique pour regagner sa place sur un marché stratégique. Un signal fort sur l’importance des choix politiques dans les dynamiques économiques internationales.
