C’est la grogne au sein des syndicats autonomes du secteur de l’éducation ! Depuis la parution du contenu des statuts particuliers des enseignants adopté par le Conseil des ministres du 22 décembre dernier, les syndicats autonomes du secteur de l’éducation expriment leur indignation après avoir tenu leurs assemblées générales respectives.
Ainsi, après la nouvelle Coordination des directeurs du primaire, du moyen et du secondaire qui a exprimé son » rejet catégorique » du contenu de ces statuts expliquant que les droits du directeur n’y sont pas pris en charge à la mesure de leur mission et de leurs nombreuses responsabilités, c’est le tour de Conseil national autonome du personnel du secteur tertiaire de l’éducation (Cnapeste) de réagir.
Les directives du Président “n’ont pas été respectées”
En effet, ce syndicat a tenu une Assemblée générale extraordinaire (AGE) le 03 janvier au lycée Rabah Bitat de Blida, où ont pris part les membres de 45 wilayas du pays. Après de longues heures de discussions du contenu de ce projet dans une ambiance sereine et responsable, a rapporté le communiqué, les intervenants ont relevé d’emblée que les nouveaux statuts n’ont pas pris en compte les directives du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui avait demandé l’élaboration d’un statut » spécifique de l’éducateur » qui n’est pas un fonctionnaire comme les autres.
Dans le document signé par le coordinateur national, M. Messaoud Boudiba, beaucoup d’incohérences y ont été relevées. Il s’agit entre autres de la non valorisation du métier d’enseignant, de la non reconnaissance des diplômes des sortants des ENS leur permettent la promotion dans les catégories nouvellement créées et de nombreux autres manquements qui feront de l’enseignant le pilier de toute action éducative. Contrairement aux postes administratifs équivalents, ont-ils relevé, les enseignants ne sont pas automatiquement promus aux nouvelles catégories récemment annoncées, ce qui a provoqué la colère des représentants du Cnapeste est la diffusion à grande échelle des augmentations prévues dans les nouvelles grilles au grand public non concerné par ces statuts.
Que de “carences”…
Ces syndicalistes dénoncent vigoureusement cette manière de faire car ils estiment que cela discrédite l’enseignant aux yeux des parents alors que ces statuts ne reflètent guère les revendications de leur syndicat. Pour eux, c’est une façon de maintenir le flou autour des vraies revendications syndicales. C’est pourquoi ils ont annoncé qu’ils engageront toutes les voies légales pour lutter contre cette pratique. Tout comme ils dénoncent la suppression du professeur principal et professeur formateur remplacés par des chiffres et la non régularisation des enseignants intégrés en 2002.
Le syndicat tient à ce que ce nouveau statut réponde aux directives du Président de la République, de revoir la dénomination des nouvelles appellations du professeur principal et du professeur formateur, la promotion vers les grades supérieurs sans aucune condition tout comme les postes administratifs équivalents qui bénéficient d’une promotion automatique, de donner tous les détails des contenus des nouveaux statuts avant leur parution dans le Journal officiel, intégrer les enseignants instructeurs ( corps en voie de disparition) dans les grades supérieurs sans aucune autre condition. Le syndicat appelle le ministre à intégrer tous les professeurs contractuels.
Les délégués du Cnapeste considèrent que ces statuts ne répondent aucunement à leurs aspirations et ne valorisent pas la mission de l’enseignant. Pour libérer l’action syndicale, le Cnapeste demande la mise à la disponibilité des syndicalistes comme tout avant les salles des professeurs en vue de tenir leurs assemblées de wilaya pour discuter, analyser ces nouveaux statuts et émettre les remarques et les suggestions pour enrichir ce projet de statuts particuliers.
Ghaza présente dans les débats
Au terme de cette assemblée extraordinaire du syndicat, les rédacteurs du document ont vivement dénoncé les massacres odieux commis par Israël à Gaza touchant des civils (vieux, femmes, enfants), des syndicalistes, des enseignants et des journalistes causant plus de 50000 morts depuis le 7 octobre et ayant détruit des centaines d’établissements et des habitations. Le Cnapeste exige des associations de la défense des droits de l’homme et les organisations internationales d’intervenir en vue de mettre fin à ce génocide. En conclusion, les conclavistes ont appelé leurs pairs (enseignants et enseignantes) à faire preuve de vigilance et de militantisme en cette période critique et se regrouper autour du Cnapeste pour lutter et garantir la dignité de l’éducateur.